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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 18:05
2004 : Crimes contre l'humanité et crimes de guerre

uLe scandale du terminal à conteneurs. Le 30 janvier 2004, le directeur général du Port autonome d'Abidjan (PAA) Marcel Gossio, ponte du Fpi cède, sans aucune procédure d'appel d'offres et sans aviser, encore moins obtenir l'accord de sa tutelle le ministre des Infrastructures, au groupe français Bolloré, à travers sa filiale, la SETV, (un marché passé de gré à gré), la gestion et l'exploitation du plus important terminal à conteneurs du PAA. Pour une durée de 15 ans renouvelables pour 10 ans. Le marché qui pue à distance le "deal" du régime FPI, est décrié avec force par le ministre Patrick Achi.

uLa poignée de main historique de Chirac. Alors que les relations entre la France et la Côte d'Ivoire sont à leur plus bas niveau, Laurent Gbagbo qui, au dehors, joue le nationaliste lumumbiste en fustigeant le colon français mais qui, dans les coulisses, négocie ardemment un rapprochement avec le même colon, obtient après maintes supplications un rendez-vous avec Jacques Chirac. Du 3 au 8 février 2004, l'Ivoirien est à Paris où il anime entre autres une conférence dans une salle bavarde en présence d'hommes d'affaires peu disposés à écouter le dictateur africain. La plus grosse humiliation est venue de l'Elysée. L'on se souvient encore de cette poignée de mains historique entre le Français et l'Ivoirien. Le premier se tenait droit, rigide, une main dans le dos et avait le visage fermé. Le second était très légèrement penché en avant, avait ses deux mains bien en vue et arborait un large sourire. C'était la première fois qu'un
président ivoirien se donnait autant de mal à s'infantiliser et à se rendre ridicule.

uLe boycott du PDCI. C'était le 4 mars 2004. Le PDCI dont la tradition de dialogue et de paix est notoire, décide de suspendre la participation de ses 7 ministres au gouvernement de réconciliation nationale conduite par Seydou Diarra. La raison principale est la gestion scandaleuse du PAA dont la manifestation criante est le contrat scandaleux du Terminal à conteneurs de Vridi (TCR). C'est la première fois que ce parti hausse si durement le ton. Laurent Gbagbo minimise cet acte politique, en rit même en confiant qu'il ne saurait avoir peur du PDCI parce qu'il " n'a pas d'armes ". Son rire sera quelques jours plus tard très jaune quand l'ensemble des partis de l'opposition décidera d'emboîter le pas au PDCI.

uLa bastonnade des magistrats. Le 9 mars 2004, estimant que des magistrats n'ont pas dit le droit, des étudiants de la FESCI, aidés par des "patriotes" proches d'Eugène Djué et des "Sorbonnards" font une descente musclée au palais de justice. Ils battent sauvagement des magistrats. On enregistre plusieurs blessés dont deux graves qui sont évacués à l'hôpital. Les agresseurs reprochaient aux magistrats d'avoir condamné des responsables de la FESCI qui s'étaient rendus coupables de vol et de complicité de vol d'un téléphone portable. Les agresseurs ont été formellement identifiés. Les magistrats ont introduit une action en justice contre eux mais ces derniers n'ont jamais été inquiétés parce que la FESCI est le mouvement chéri de Laurent Gbagbo. Ses membres jouissent d'une totale impunité. C'était la première fois que des magistrats, après avoir été conspués, deux ans plus tôt, étaient ainsi tabassés.

uLa libération des fescistes voleurs. Le comble de l'humiliation pour les magistrats est venu de la libération sans autre forme de procès des responsables voleurs de la FESCI déférés à la MACA. Le régime consacrait ainsi et étalait au grand jour, son intrusion dans les affaires judiciaires.

uLe pogrom du 25 mars 2004. Au moins 120 morts. Tel est le bilan de l'ONU. Entre 350 et 500 ; selon l'opposition. Assurément, le 25 mars 2004 a été la journée la plus noire dans l'histoire de la démocratie en Côte d'Ivoire. En effet, à l'appel à manifester de l'opposition, pour l'application des accords de Marcoussis, le pouvoir a réagi en réprimant et en tuant de la manière la plus violente qui soit. Les opposants ont été, pour la plupart, cueillis chez eux à domicile par une armée réquisitionnée 3 jours plus tôt par Laurent Gbagbo. La police et la gendarmerie, appuyées par les miliciens tribaux du régime ne se sont pas non plus privées. Jamais en Côte d'Ivoire, un régime n'avait montré une telle détermination à tuer.


2005 : Fin de mandat historique

uLa disparition de Kieffer. Après Jean Hélène, c'était au tour de Guy André Kieffer, un autre journaliste d’être victime du regime. Le premier a été froidement tué. Le second a été enlevé et est porté disparu depuis bientôt 3 ans. Le journaliste franco-canadien qui vivait en Côte d'Ivoire et enquêtait dans une affaire de détournement dans la filière café-cacao a été enlevé par des individus à Abidjan le 16 avril 2004. Il n'est jamais réapparu. Il est dit qu'il a été assassiné par ses ravisseurs. L'un des suspects Philippe Légré, le beau-frère de Simone Gbagbo a été timidement arrêté et détenu à la MACA puis relâché en catimini. Il se serait par la suite rendu en Angola, pays dont le passé de guerre de 20 ans semble tant fasciner Laurent Gbagbo.

uL'entrée à la Cen-Sad. Que ne ferait pas Laurent Gbagbo pour infantiliser la Côte d'Ivoire ? Le 15 mai 2004, alors que son image était de plus en plus noire du fait de sa responsabilité directe dans le massacre du 25 mars, le chef de l'Etat qui tenait coûte que coûte à restaurer son image, s'est rendu au 6e sommet de la Communauté des Etats Sahélo-sahariens (Cen-Sad). A l'issue du sommet, Laurent Gbagbo fait entrer la Côte d'Ivoire à la Cen-Sad. Il n'en a cure si son pays n'est pas un Etat sahélien. Il ne s'est plus rendu à un autre sommet de la Cen-Sad, preuve que sa première participation était une grosse comédie.

uLa visite honteuse de Gbagbo à Washington. Jamais un chef d'Etat africain n'a eu un séjour aussi mouvementé aux Etats-Unis. Du 6 au 15 juin 2004, Laurent Gbagbo a effectué une visite privée à Washington. Les démocrates ivoiriens de Washington se sont mobilisés pour réserver un accueil mouvementé à leur président. Sit-in, meetings, etc. devant son hôtel pour dénoncer "le dictateur". Laurent Gbagbo, contraint par la gérance de l'hôtel de déguerpir, a dû détaler en passant par le sous-sol afin d'échapper à ses compatriotes bien décidés à lui faire savoir que l'oppresseur des libertés, n'était pas le bienvenu au pays de toutes les libertés.

uLa réintégration des ministres limogés. 9 août 2004, après Accra III, réunion de tous les ministres du gouvernement. Les 3 ministres Patrick Achi, Guillaume Soro et Youssouf Soumahoro limogés par un décret de Laurent Gbagbo signé le 18 mai et lu à la télévision nationale le 19 mai, étaient de retour. Laurent Gbagbo avait juré qu'ils ne seraient plus jamais ministres tant qu'il était à la barre, ironisant : " Allez leur dire d'aller chercher du travail ailleurs ". L'homme venait ainsi de consacrer la dévalorisation de sa signature après celle de sa parole.

u9 jours sans eau et électricité. Le 4 novembre 2004, à partir d'Abidjan, la fourniture en eau potable et en courant électrique est interrompue au nord. Cet ordre à la fois cynique et criminel est venu du palais présidentiel. Pendant 9 jours, les populations ivoiriennes et étrangères (environ 6 millions), qui vivent dans les zones sous contrôle de la rébellion sont privées de ces ressources vitales. Des femmes enceintes, des malades, des personnes qui devaient être opérées… ont péri pendant ces 9 jours. La dysenterie, le choléra, la bilharziose, etc. ont refait surface. Le régime FPI étalait ainsi tout son cynisme criminel. Un véritable crime de guerre.

uLe "déchirage" des journaux. C'est assurément l'une des inventions du siècle. Déchirer les journaux proches de l'opposition était dans le dernier trimestre 2004 et le premier semestre 2005, le jeu favori de certains "patriotes". Leur chef de file, un certain Konaté Idriss, président des "agoras" et "parlements" a, à plusieurs reprises, revendiqué cette action exclusive sans être inquiété.

uL'incendie des sièges de rédaction. Le 4 novembre 2004, alors que les bombes commencent à pleuvoir sur la tête des rebelles au nord, dans le cadre de l'opération "Dignité" qui a d'ailleurs tourné à l'indignité, les jeunes "patriotes" passent à une autre étape. Cette fois-ci, ils ne déchirent plus les journaux "pro-rebelles", comme ils disent pour se donner bonne conscience mais ils se rendent dans les rédactions pour les réduire au silence. Ainsi "Le Nouveau Réveil"a-t-il été saccagé et "Le Patriote", "Le Libéral nouveau" et "24 Heures" incendiés. Les autres journaux proches de l'opposition qui ont échappé à la razzia criminelle, ont été contraints à se tasser. 9 journaux pendant un mois ne seront pas autorisés à paraître. Cette sorte de très grave atteinte à la liberté de la presse n'avait jamais été vue en Côte d'Ivoire.

uLe siège du PDCI saccagé. Ce même 4 novembre est caractérisé par le saccage du siège du PDCI par des étudiants de la Fesci de la cité Mermoz, formellement identifiés. Les "patriotes" font aussi une descente chez Patrick Bédié et chez Djédjé Mady. Ils cassent et emportent tout chez ces deux personnalités ciblées parce qu'elles ont le tort pour la première d'être le fils du président du PDCI et la seconde le secrétaire général du PDCI. Le même jour, le siège du RDR est incendié pour la deuxième fois. Ce jour noir aura été certainement celui de la guerre du FPI contre l'opposition significative.

uL'assassinat des 9 soldats français. C'est assurément le crime de guerre le plus cynique qu'ait jamais commis le FPI. Le 6 novembre, les fameux Sukkhoï Su-25 de l'aviation ivoirienne, engagée dans la guerre depuis 2 jours contre les rebelles du nord, mènent un raid jusque-là inexplicable et inexpliqué sur une position des soldats français de Licorne à Bouaké. L'attaque fait 9 morts et 34 blessés côté français. Aucune autorité gouvernementale ne veut assumer cet acte criminel. Jacques Chirac, le président français ordonne alors la destruction des engins de la mort qui faisaient tant la fierté de Laurent Gbagbo.

uLa disparition de Doué. Le 13 novembre 2004, Philippe Mangou qui est passé en deux ans, lieutenant colonel, colonel, colonel major et général, est nommé chef d'état major de l'armée en remplacement de Mathias Doué, appelé à " d'autres fonctions " qui, jusqu'à présent, ne lui ont pas été signifiées. "Le Chinois", comme l'appellent affectueusement certains de ses frères d'armes, disparaît après avoir été interné dans une clinique. Les mauvaises langues ont fait savoir qu'il a eu un traitement de choc et qu'il serait passé au fil de la lame s'il n'avait pas été intimement proche de Jeannette Koudou, la sœur cadette du chef de l'Etat. Depuis plus de 2 ans, l'on ne sait où se trouve le Cema "felon" comme le traite avec mépris la presse proche du couple présidentiel. En 2005, il s'était signalé sur les ondes de radios étrangères menaçant de renverser Laurent Gbagbo.

uLa plainte à la CIJ. Le 28 novembre 2004, la presse "bleue", comme on l'appelle, révèle que la Côte d'Ivoire va porter plainte contre la France auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) pour violation des accords de défense liant les deux pays et pour la destruction de ses engins de la mort. L'on imagine aisément que la fuite de l'information est venue de la présidence. Cependant il semble que celle-ci se méprend sur la portée de son acte puisque le faisant, elle ouvre une boîte de Pandore qui pourrait conduire les autorités ivoiriennes elles aussi, à répondre de leurs actes criminels devant la justice internationale. Dès qu'elle se rend compte de sa gaffe, la présidence, par la voix du porte-parole de Laurent Gbagbo, Désiré Tagro, dément formellement cette information. Ceci fait sourire tous les défenseurs des droits de l'homme qui savaient que les autorités ivoiriennes qui ont beaucoup de sang sur les mains, n'oseraient
jamais franchir le Rubicon.


Décret contre les pétards

uCrime économique. A la suite des évènements de novembre 2004 marqués par le pillage des entreprises surtout françaises par les "patriotes", le bilan est lourd non seulement pour les entreprises mais pour les travailleurs en particulier et pour l'économie en général. Dans un bilan dressé par Jean Louis Billon, le président de la Chambre de commerce et d'industrie et par Daniel Bréchat (ce dernier va par la suite échapper de justesse à une tentative d'assassinat) président du Mouvement des PME, en date du 4 décembre 2004, il ressort que 78 entreprises ont été détruites, 11 ont vu leurs activités partiellement détruites ; 106 ont provisoirement fermé leurs portes ; sur 500 PME, 120 n'ont pu survivre aux pillages. Au demeurant, les pertes d'emplois sont de l'ordre de 20.000 à 30.000. Exclusif dans l'histoire de la Côte d'Ivoire. Un véritable crime économique dont le triste chapeau est porté par Charles Blé Goudé qui a appelé en
direct à la télé, les Ivoiriens à descendre dans les rues et par d'autres boutefeux tels Odette Lohourougnon, Niamien Messou, Geneviève Bro Grébé… En outre, selon un rapport dressé, par le DG des Impôts Lambert Kessé Feh, " les folles journées de novembre ont entraîné un manque à gagner de ressources financières de près de 184,2 milliards de Fcfa ".

uLa Côte d'Ivoire exclue de l'AGOA. Le 22 décembre 2004, dans le cadre de la révision annuelle de l'African growth and opportunity act (AGOA), les Etats Unis excluent la Côte d'Ivoire de la liste des pays africains éligibles à l'aide économique et commerciale. Raison principale, mauvaise gouvernance. En effet, Paul Bohoun Bouabré, le ministre de l'Economie et des finances d'alors avoue que les arriérés de paiement extérieurs de la Côte d'Ivoire dépassent 400 milliards Fcfa.

uPauvreté historique. Le 31 décembre 2004, dans un rapport publié par l'ONU, il ressort que 44% des 16 millions d'Ivoiriens vivent désormais avec moins d'un dollar par jour. Un seuil intolérable et historique de pauvreté qu'a franchi la Côte d'Ivoire sous la conduite des refondateurs. Quand ils prenaient le pouvoir en 2000, l'on était à 38%.

2005 : Fin de mandat historique

uCrise diplomatique entre la Côte d'Ivoire et le Maroc. Le 16 janvier 2005, Sangaré Aboudrahamane, ex-ministre des Affaires étrangères et vice président du FPI, se rend au Maroc où il sollicite le roi Mohamed VI afin qu'il mène " des efforts de médiation appropriés pour la résolution de la crise en Côte d'Ivoire ". Cette sollicitation sans élégance fait tiquer Rabat. Abidjan dément à travers un communiqué avoir initié une telle démarche. C'en est de trop dans un pays où le mensonge diplomatique et le double langage politique sont érigés en mode de gouvernance. Le Maroc rappelle donc son ambassadeur à Abidjan. Laurent Gbagbo est noir de honte. La roublardise n'a pas marché cette fois-ci.

uLe Canada suspend ses activités. Du fait de la situation sécuritaire, l'ambassade du Canada décide de suspendre ses activités en Côte d'Ivoire, le 31 mars.

u227 milliards pour faire la guerre. C'est le 14 avril 2005 que le ministre de l'Economie et des finances d'alors Paul Bohoun Bouabré a fait cette révélation. Selon lui, ce sont 227 milliards Fcfa qui sont sortis des caisses de l'Etat. Cette somme aurait été consacrée à des dépenses pour faire face aux 3 ans de guerre.

uConsultations populistes au palais. L'une des inventions ridicules de Laurent Gbagbo est incontestablement les consultations à caractère populiste qu'il commence à entreprendre le 18 avril 2005 et qu'il a rééditées en octobre 2006. Durant 2 semaines, il reçoit des leaders de jeunes, de femmes, des représentants d'associations religieuses, régionales, etc. qui font le déplacement du palais (au retour on leur paye le "transport") pour débiter des injures contre les opposants et la communauté internationale, ainsi que des malédictions contre les rebelles.

uLe pouvoir de l'article 48. "A compter de ce jour et jusqu'à la fin de la crise, je prendrai, en vertu des pouvoirs que me confère l'article 48 de notre constitution, toutes les mesures qui me paraîtront exigées par les circonstances", dixit Laurent Gbagbo, lors d'un discours à la nation le 26 avril 2005. Il met effectivement sa promesse d'utiliser l'article 48, chaque fois que besoin sera, à exécution, tant et si bien que cela inspire des artistes comédiens qui font savoir qu'ils sollicitent l'utilisation par le chef de l'Etat de l'article 48 pour mettre de l'ordre dans… l’hamillement des filles.

uRassemblement des houphouétistes à Paris. Le 18 mai 2005, quatre (4) partis politiques de l'opposition, à savoir le PDCI, le RDR, l'UDPCI et le MFA, signent à Paris la plate-forme des houphouétistes. Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) venait de naître. Si Henri Konan Bédié (en exil), Alassane Dramane Ouatatra (en exil), Albert Toikeusse Mabri et Innocent Anaky Kobena, choisissent Paris, c'est qu'Abidjan ne leur offre aucune garantie de sécurité. C'est la première fois que des opposants ivoiriens signent une plate-forme en terre étrangère.

uNomination de préfets militaires. Le 17 juin 2005, Laurent Gbagbo décidait une chose que même le régime militaire de Robert Guéi n'a pas osé faire : la militarisation du centre ouest. Le chef de l'Etat, en effet, décide de remplacer le préfet de région par un gouverneur militaire, les préfets et sous-préfets par des préfets et sous-préfets militaires. Cette mesure qui consacrait l'échec de la politique de sécurisation du régime FPI (toujours surpris par les attaques) montre par la suite ses limites puisque les militaires censés imposer la sécurité dans la région, ont échoué lamentablement.

uLa mort de Bakassa. Le 3 juillet 2005, le colonel-major Désiré Bakassa Traoré, directeur de l'Office national de la protection civile décède des suites d'une bastonnade en règle dont les auteurs ne sont autres que des bidasses qui obéissaient à des ordres venus d'une hiérarchie qu'on devine aisément. L'officier supérieur est molesté à l'instar du lieutenant-colonel Jules Yao Yao, ex-porte-parole de l'armée ; alors qu'il sortait de la résidence de l'ambassadeur de France après un dîner. Leur présence en ce lieu équivalait à un crime aux yeux du régime qui n'a pas le courage d'évoquer le délit d'intelligence avec l'ennemi. Après la mort du major Bakassa (aucune enquête n'a été ouverte), le lieutenant colonel Jules Yao Yao, qui est, lui aussi sauvagement battu et humilié, décide, craignant pour sa vie, d'entrer dans la clandestinité. Jusqu'à présent, nul ne sait où il se trouve, ni ce qu'il prépare.

uLe CNCA suspend RFI. Le 16 juillet 2005, le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA) suspend les émissions de Radio France internationale (RFI) sur la bande FM et sur le bouquet Canal+Horizons. Après les militaires qui sabotaient les installations de cette radio, sur les ondes desquelles on se rappelle Laurent Gbagbo avait lancé en octobre 2000, son appel à la rue de ses concitoyens, le pouvoir utilisait maintenant des moyens légaux pour faire taire "la radio mondiale".

uLe putsch radiophonique de Doué. "Le général Doué arrive". Cette phrase rélayée par les Ivoiriens fait le tour des ménages, seme le trouble dans les foyers et fait paniquer le régime FPI. Le 20 août 2005, l'ex-chef d'état major, entré en dissidence après son limogeage musclé, déclarait sur RFI qu'il comptait obtenir le départ de Laurent Gbagbo "par tous les moyens". Cette déclaration perturbe tellement le pouvoir que des feux d'artifice lancés pour la célébration d'un anniversaire à Treichville font coucher Abidjan à 20h et sèment la panique dans le rang des Forces de défense et de sécurité.

uDécret contre les pétards. Les feux d'artifice de l'anniversaire paniquent tellement le pouvoir que Laurent Gbagbo prend un… décret le 25 août " interdisant l'usage de feux d'artifice, pétards et autres objets explosifs susceptibles de créer des situations de panique au sein des populations". Ridicule.

uL'article 48 fait et défait. Le 29 août 2005, l'article 48 (alors en plein essor) est encore une fois utilisé par Laurent Gbagbo pour rectifier les lois sur la CEI, la nationalité et la naturalisation. Ces mêmes lois avaient été promulguées un mois et demi plus tôt en vertu de l'article 48 et sont vivement contestées par l'opposition.

uChantage sur l'école au nord. "Les examens scolaires en zones Forces nouvelles sont suspendus jusqu'à l'obtention d'une solution pour leur sécurisation". C'est le ministre de l'Education nationale Michel N'guessan Amani qui faisait cette déclaration le 19 septembre 2005. La suspension des examens en zone assiégée est le jeu favori du régime qui n'a aucun souci du génocide intellectuel qu'il est en train de perpétrer au nord.

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