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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 09:37
Bondoukou/ Exploitation de manganèse- Les populations n’en peuvent plus d’avaler la poussière!

La providence a peut être eu tort de doter Similimi d’un sous-sol riche en manganèse. Depuis l’exploitation de ce site, situé à 300 mètres du village, les riverains continuent, dans une indifférence riante des autorités, de subir les conséquences fâcheuses de cette activité.

Nous écrivions dans notre dernière parution, qu’il a fallu 11 mois de lutte pour engranger une émergente quote-part de 0,5% du chiffre d’affaires de l’entreprise Taurian Manganèse. Mais, la joie des habitants de cette zone serait totale s’il ne s’agissait pas d’une promesse émergente. Dans l’attente de cette promesse, le tableau demeure très sombre. L’avenir de Similimi est en ce moment en pointillé. D’autant plus que les terres arables de la population composée de 99% d’agriculteurs sont absorbées par l’activité d’exploitation. «Le problème avec le site de Bondoukou, ce n’est pas la mine en elle-même qui est illégale, c’est son extension. En 2008, à la fin de la phase d’exploration, un arrêté ministériel a donné l’autorisation à Taurian d’étendre son champ d’exploitation. Or, en Côte d’Ivoire, le code minier prévoit que seul le président a le pouvoir d’autoriser l’extension d’un site minier. Cette extension illégale de la mine d’un point de vue juridique, est également catastrophique au niveau social: elle a provoqué beaucoup de destructions de terres des paysans et, dans le même temps, de leurs sources de revenus». Dixit Koffi Dongo Babacauh, représentant les intérêts de la population de Similimi dans les négociations avec l’entreprise et les autorités, en 2013, sur les antennes de France 24. Cette situation n’a pas changé. Et c’est ce qui est la cause des cris de cœur des riverains. «Similimi n’a pas d’eau potable, il s’alimente à partir d’une rivière (Coloï) qui divise le village en deux. Bondoukou Manganèse n’a pas trouvé utile d’offrir un forage au village. Malgré la pollution de cette eau alimentaire qui s’aggrave chaque jour». Confie Kouman Kobenan Kra Michel, président de la Mutuelle de développement de Similimi. Cette rivière où les riverains s’abreuvent est devenue impropre à la consommation, avec l’activité de la mine. C’est devenu plutôt de la boue. «L’Eléphant» a pu le constater aisément. Pas de forage pour les riverains. Mais Taurian, faut-il le dire, prend le soin de reprofiler régulièrement la route qui mène à son périmètre d’exploitation.

L’éducation des enfants peut attendre !

A côté de l’eau qui est devenue impropre à la consommation, les nuisances sonores sont aussi terribles. Taurian utilise des bombes pour faire exploser le minerai. Les va et vient des gros engins à côté de la seule école primaire, celle de Similimi à la recherche de ses marques, sont un véritable calavaire pour les innocents apprenants qui usent leurs fesses sur des bancs inappropriés. D’ailleurs l’école est en bambous (voir image). «L’école existant avant l’arrivée de Bondoukou Manganèse S.A représentée par des cabanes de fortune en bois demeure en l’état, malgré les sollicitations des villageois et les promesses faites par la société, pour déplacer l’école afin de réduire la nuisance sonore faite par les machines qui passent à côté de l’école», indique Michel Kra. A Similimi, l’avenir n’appartient pas aux enfants !

On vaccine nos travailleurs, le reste débrouillez-vous!

Une étude de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) recommande une limite d’exposition professionnelle à visée sanitaire de 0,3 mg de particules respirables de manganèse par mètre cube d’air. L’absorption du manganèse se fait principalement par inhalation. L’exposition prolongée au manganèse entraîne des lésions du système nerveux central et des poumons. Bondoukou Manganèse SA est consciente de ce fait. Les travailleurs sont pris en compte dans les différentes campagnes de vaccination. Dont la dernière date de mars 2014. Cependant, les populations riveraines ne bénéficient d’aucune action sociale allant dans ce sens. Or Similimi, localité où les toitures des maisons sont bouffées par la poussière, n’est qu’à 300 mètres du principal site d’exploitation. En octobre 2013, les populations excédées d’avaler la poussière, avaient organisé une manifestation pour protester contre cette réalité. Manifestation vite réprimée. Mais les femmes avaient réussi à faire preuve d’une forte détermination en obstruant de leur corps, la voie qui mène au champ d’exploitation. Depuis, les deux parties se regardent en chiens de faïence. Il y a quelques semaines, le rudoiement du secrétaire du chef de village par des vigiles de Traurian a failli mettre le feu aux poudres.

Mais la Taurian affirme la main sur le nez et le nez bien protégé, qu’elle respecte toutes les règles de sécurité. Mieux, toutes les précautions seraient prises pour que les populations n’en souffrent guère. Une autre perception de la Responsabilité sociétale d’une entreprise (Rse) minière dans notre pays!

Source : L’Eléphant déchaîné N°255

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