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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 18:07

Un régime qui aime jouer à se faire peur

uLe contrat de concession de la CIE. Le 12 octobre 2005, l'Etat de Côte d'Ivoire renouvelle le contrat de concession de service public de la distribution, de la production, de l'exploitation et du transport de l'énergie électrique de Côte d'Ivoire, au groupe Bouygues pour une durée de 15 ans. Le pouvoir qui avait distillé le sentiment anti-français et qui déclarait du moins dans les coulisses qu'il ne reconduirait pas le contrat du groupe français, reconduisait sans conditions ( ?) celui-ci même avant terme. Cette reconduction fait sourire tous les observateurs qui avaient là une preuve supplémentaire de ce que le régime FPI aime jouer à se faire peur.

uFin historique de mandat. Le 30 octobre 2005, Laurent Gbagbo ne devait plus être président de la République. Cependant, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte neuf jours auparavant la résolution 1633 qui proroge d'au plus un an son mandat en tant que "chef de l'Etat". C'est la première fois en Côte d'Ivoire qu'un chef de l'Etat termine son mandat de 5 ans sans avoir été capable d'organiser l'élection présidentielle.

uPays cherche Premier ministre. La résolution 1633 prévoyait un Premier ministre "acceptable pour tous". Où trouver l'oiseau rare ? Après plusieurs tentatives infructueuses pour tomber d'accord sur le nom d'une personnalité (Gaston Ouassénan Koné, Yadé Tiémoko Coulibaly) et après plus de 5 semaines de "recherche", les 3 médiateurs (Olusegun Obasanjo, Thabo Mbeki et Mamadou Tandja) désignés à cet effet, portent leur choix à Abidjan sur Charles Konan Banny, alors gouverneur de la BCEAO à Dakar comme Premier ministre. Inédit.

uLa mystérieuse attaque d'Agban. Le 1er décembre 2005, l'armée déclare que la caserne de gendarmerie d'Agban est attaquée par des individus armés non identifiés. On n'en saura pas plus. Au point que deux ans plus tard, le commissaire du gouvernement déclarait qu'il n'y avait aucun indice matériel pour alléguer qu'il y a eu attaque. L'affaire est classée sans suite. Cette affaire étalait le régime dans toute sa longueur… complotite. Elle ressemblait un peu aux autres faux complots tels le "soufflement" du pont Houphouët-Boigny par des terroristes (cela s'est révélé être une grosse manipulation puisque c'était le LBTP qui avait fait des entailles dans le pont pour contrôler son degré d'érosion) et le "soufflement" du quartier de Cocody avec le cortège présidentiel par un… RPG7.

uLa profanation de la tombe de maman Ado. En décembre 2005, la mère du président du RDR décède. Au lendemain de son inhumation et dans la nuit, des individus profanent sa tombe et tentent d'emporter son corps.

u20 jours pour un gouvernement. Le 28 décembre 2005, Charles Konan Banny, qui a pris fonction le 8 décembre en remplacement de Seydou Elimane Diarra, forme enfin son gouvernement. Pendant les 20 jours qu'ont duré les consultations, il a pu jauger le régime de Laurent Gbagbo et a compris dès lors pourquoi François Hollande, le chef des socialistes français a fait savoir que le fondateur du Fpi était "infréquentable".

2006 : Historiques déchets toxiques

uMutinerie pour "haut-les-cœurs". L'année 2006 commence par une mutinerie au camp militaire d'Akouédo. C'était le 2 janvier. A en croire le "porte-parole" des mutins, qui se présente sous le nom de Séry Gustave, il s'agissait d'une mutinerie liée au non paiement des "haut-les-cœurs", la fameuse prime de guerre des militaires. Cette revendication corporatiste surprend les Ivoiriens surtout que le 26 octobre après des bruits de botte dans des casernes, Laurent Gbagbo, recevant des militaires au palais présidentiel, a déclaré en direct à la télé : " Tous ceux qui ont droit à la prime qu'on appelle "haut-les-cœurs" pour la dernière quinzaine, seront payés aujourd'hui même ". Cette promesse, comme la plupart des promesses de Laurent Gbagbo, n'a, semble-t-il pas été tenue.

uArrestation d'un fou. Pour couvrir ce camouflet public, le pouvoir a tenté de faire croire que l'attaque d'Agban était une action des rebelles. Aussi, des arrestations, qui ont visé souvent des gardiens, des jardiniers d'origine étrangère, sont-elles opérées dans les encablures d'Akouédo. Le régime pousse le ridicule jusqu'à aller arrêter un homme barbu et sale que de nombreuses personnes reconnaîtront comme étant "Bébé gâté", le fou de Treichville. Ce fou a été conduit nuitamment à Treichville où il a été discrètement relâché.

uLa crise de l'Assemblée nationale. Certains ont dit que ces manifestations étaient la crise la plus idiote jamais connue en Côte d'Ivoire. Le 16 janvier, au lendemain de la première réunion du Groupe de travail international (GTI) qui estime que le mandat des députés " n'a pas à être prorogé ", les "patriotes" reprennent du service à Abidjan et à l'intérieur du pays. Leur principale cible : Les installations de l'Onuci où nombreux, parmi eux, comptaient bien piller ordinateurs et matériels de bureau. Il a fallu que Olusegun Obasanjo quitte le Nigeria et vienne expliquer à Abidjan que le GTI n'a pas dissous l'Assemblée nationale parce qu'il n'a pas " autorité à dissoudre " cette institution pour que les "patriotes" quittent la rue.

uBoycott du pouvoir FPI par le FPI. L'une des contradictions du régime FPI est vécue le 17 janvier 2006. Dans une déclaration, Pascal Affi N'guessan, le président (pour la forme, l'essence du pouvoir étant détenue par Simone Gbagbo) du FPI déclare à la surprise générale que son parti se retire du gouvernement. Motif (tenez-vous bien) : Le FPI ne peut continuer encore plus longtemps " le processus de recolonisation engagé sous l'égide de l'Onu (…) et exige le départ du pays de toutes les forces onusiennes et Licorne, forces d'exploitation, d'occupation et d'asservissement de la Côte d'Ivoire ". Quatre jours plus tard, comble du ridicule, le FPI publie une déclaration sans tambour ni trompette pour annoncer son retour " dans le processus de paix et en conséquence, du retour de ses ministres au sein du gouvernement ". Les " forces d'exploitation, d'occupation et d'asservissement " n'avaient toutefois pas encore quitté la Côte d'Ivoire…


2006 : Historiques déchets toxiques

uLe PAM s'en va. A la suite des violences "patriotiques" qui visent les Nations unies, le Programme alimentaire mondial (PAM), dont les locaux à Guiglo ont été brûlés (certains fonctionnaires de cette institution et leurs familles ont échappé de justesse à la mort), annonce qu'il est contraint de stopper ses opérations humanitaires. Des milliers de personnes qui dépendent exclusivement de ces opérations sont en péril.

uSanctions onusiennes. Le 7 février 2006, le Conseil de sécurité de l'Onu, conformément à la résolution 1572 du 15 novembre 2004, décide de sanctionner (interdiction de voyager, gel des avoirs financiers) Charles Blé Goudé, Eugène Kouadio Djué (deux leaders des "patriotes") et le caporal-chef Martin Fofié Kouakou (chef rebelle de Korhogo). C'est la première fois que l'Onu sanctionne des Ivoiriens. Les délits retenus contre ces 3 hommes partent de l'incitation à la révolte, au viol, en passant par l'assassinat.

uLes barrages "Monter-descendre". Le 28 février 2006, au cours d'une conférence de presse, Jean Louis Billon, le président de la Chambre de commerce et d'industrie dénonçait fermement, les "centaines de barrages" des FDS qui entravent la liberté de circulation et portent un coup aux flux économiques. Ce ras-le-bol très officiel étale au grand jour, une pratique ridicule et rétrograde née en 2002, dans l'esprit mal inspiré des prétendus sécurocrates du régime, laquelle pratique consiste à faire descendre les passagers d'un véhicule à chaque barrage routier. Cette pratique moyenâgeuse était une régularisation du racket des agents de sécurité et de défense.

uLa grippe aviaire. Le 26 avril 2006, l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) annonce que la Côte d'Ivoire abrite des foyers de grippe aviaire sous sa forme hautement pathogène du virus (H5N1). Il a fallu 7 jours (3 mai) pour que le ministre de la Production animale et des ressources halieutiques Alphonse Douaty confirme cette information. Le pouvoir avait bêtement et vainement tenté de faire croire dans un premier temps que l'information était fausse et qu'elle obéissait à un complot de la France contre la Côte d'Ivoire.

uUn dictateur à l'Assemblée nationale. Le 23 juin 2006, les députés du Rhdp qui boycottaient les travaux de l'Assemblée nationale, décidaient, toute gêne ravalée, de retourner siéger. Cette décision a été motivée par la décision unilatérale et dictatoriale de Mamadou Koulibaly, le président de cette institution, de suspendre leurs émoluments. Poussant le bouchon de la dictature très loin, il menace de les radier du parlement s'ils continuaient leur boycott. Pendant 3 ans, faut-il le souligner, Mamadou Koulibaly a refusé sans être inquiété, de mettre les pieds à l'Assemblée nationale.

uViolences inter-partis. Les opérations des audiences foraines boycottées par les "patriotes" à l'appel du FPI ont failli tourner à l'affrontement inter-partis politiques. Les militants de l'opposition, favorables à ces opérations, se dressent contre les "patriotes". Des morts sont enregistrés à Divo, à Abidjan, à Agnibilékrou, etc.

uL'assassinat d'Edoukou. Lors de ces affrontements, la situation dégénère à Grand Bassam. Le jeune Edoukou Da Silva est tué d'une balle. Des témoins accusent le président (FPI) du conseil général Innocent Akoï d'être l'auteur des tirs. Il récuse ces allégations. Chose curieuse : aucune enquête n'est ouverte pour élucider ce crime.

uNomination illégale de magistrats. Le 5 août 2006, Laurent Gbagbo signe un décret portant nomination de 127 présidents de juridiction qui doivent notamment remplacer les magistrats désignés pour superviser les audiences foraines. Le conseil supérieur de la magistrature entre en transe et dénonce des " nominations illégales, guidées par le souci de placer des hommes en mission politique que d'assurer une bonne administration de la justice ". Des magistrats dénoncent la violation de l'article 106 de la Constitution de même que le statut de la magistrature.

uPratiques cabalistiques sur le corps de Guéï. Le 18 août 2006, débutaient les obsèques de l'ex-chef de la junte tué le 19 septembre 2002. Ces obsèques qui se déroulent dans l'indifférence totale, sont controversées. Des partisans du Général affirment que le palais a fait des pratiques cabalistiques sur son corps. Ils dénoncent son inhumation à Abidjan plutôt qu'à Kabakouma, son village natal. Les enfants du défunt l'enterrent "provisoirement" à son domicile, toujours dans l'indifférence totale.

uLe scandale des déchets toxiques. Le 19 août 2006, le Probo Koala décharge 428 m3 " de déchets toxiques à Abidjan. Ces déchets sont déversés à plusieurs endroits de la ville. Au moins 15 morts et plus de 108.000 consultations. Tel est le bilan (encore) partiel de cette guerre du FPI contre les Ivoiriens. Le mobile n'est rien d'autre que l'argent. Le FPI, on le constate, passe à une autre étape dans la gloutonnerie assassine.

uGuerre Fesci-Police. Du 31 août au 2 septembre, de violents affrontements opposent des policiers armés à des étudiants de la Fesci (certains étaient armés selon des policiers) sur le campus de l'université de Cocody. Bilan : 3 étudiants tués et de nombreux blessés des deux côtés. La Fesci demande la tête du Dg de l'Ecole de police, le Général Lago Daleba et l'obtient. La police considère cela comme un camouflet.

uDes victimes de déchets toxiques gazées. Pendant que le pouvoir est totalement indifférent (et pour cause) face au crime écologique, la rue s'embrase à Abidjan. Des milliers de victimes des déchets toxiques manifestent dans la rue. Ironie du sort, alors que ces victimes ne demandent pas plus qu'une prise en charge, elles ne reçoivent pour toute réponse que des lacrymogènes et des matraques de la police.

uLa honte sur Sassou. Le 12 septembre 2006, à l'issue d'une visite de 3 jours à Abidjan le Congolais Sassou Nguesso, alors président en exercice de l'Union africaine, fait son expérience de ce que Guillaume Soro appelle la "Gbagbologie" autrement dit l'art de la roublardise. En effet, Laurent Gbagbo à l'issue de la deuxième journée de discussions était arrivé à être d'accord sur les termes de la déclaration finale. Il a fallu qu'il se rende à la maison, y rencontre son épouse Simone Ehivet pour qu'il remette en cause le lendemain, les acquis de la veille. "Nous sommes au regret de dire qu'au moment où nous partons d'Abidjan, les questions d'identification qui sont elles-mêmes liées à celles du désarmement ne trouvent pas encore solution", devait laisser entendre, amer, Sassou Nguesso.

uLes décrets toxiques de Gbagbo. C'est assurément, la décision la plus impopulaire et la plus inconséquente que Laurent Gbagbo ait jamais prise. Le 26 novembre 2006, au lendemain de la remise au Premier ministre du rapport de la Commission nationale d'enquête sur les déchets toxiques, mettant en cause Marcel Gossio le DG du port d'Abidjan, Gnamien Konan le DG des Douanes et Djédji Amondji, le gouverneur du District d'Abidjan Laurent Gbagbo signe, un dimanche, huit décrets visant à réhabiliter les présumés "complices notoires".


100 milliards contre des vies humaines

uLa révolte de Banny. Retranché à Yamoussoukro, son village natal, le Premier ministre Banny déclare le lendemain de la publication de ces "décrets toxiques" qu'il rejette ces décisions. Le duel au sommet de l'Etat, pour la première fois, éclate au grand jour.

uPutsch à la RTI et à Frat-Mat. Laurent Gbagbo qui s'est inscrit dans une logique d'arbitraire et de mal gouvernance, limoge le 28 novembre 2006 Kébé Yacouba le DG de la RTI et dissout le conseil d'administration pour, selon lui, "faute grave". Il estime qu'ils ont laissé diffuser, la veille, le message qu'il qualifie de "séditieux" du Premier ministre. C'est presque les mêmes motifs qui justifient deux jours plus tôt le limogeage de Léon Francis Lébry, le DG par intérim de Fraternité Matin, et la dissolution du conseil d'administration de cette entreprise.

uLe "coup d'Etat" civil. Le 12 décembre 2006, le porte-parole de l'armée Hilaire Babri Gohourou annonce que l'armée a déjoué une tentative de coup d'Etat visant à assassiner Laurent Gbagbo et plusieurs hauts responsables de la hiérarchie militaire. L'armée principalement la gendarmerie ne tarde pas à désigner Adama Bictogo un civil, cadre du Rdr et conseiller politique du Premier ministre d'être le commanditaire de ce coup. Ce dernier comme le Premier ministre nie toute implication dans l'affaire. Se sentant menacé, il choisit la voie de l'exil.

uEvasions spectaculaires. Quelques jours après cette présumée tentative de putsch, l'on apprend que le principal suspect s'est évadé de la Maison d'arrêt militaire d'Abidjan (Mama). Ce qui confirme les doutes sur sa véracité. On se rappelle que le présumé suspect numéro un de l'attaque d'Akouédo s'est, lui aussi, évadé de la Maca. Comme, d'ailleurs le tristement célèbre braqueur Sia Popo s'est échappé de la Maca pour se retrouver au Bénin.

uLe dialogue direct. Dans son discours à la nation de début d'année 2007, Laurent Gbagbo lance officiellement son idée de dialogue direct. Plus de 4 ans après le déclenchement de la crise, après des centaines de morts, des milliers de blessés, des centaines de milliers de déplacés, etc., le chef de l'Etat se rend compte enfin qu'il faut discuter "directement" avec la rébellion. C'est bien ce que Henri Konan Bédié lui conseillait trois jours après l'attaque du 19 septembre 2002 et qu'il a refusé d'écouter, préférant brandir "une épée" imaginaire. Une option guerrière et inconséquente qui est à la base de tous les malheurs actuels du pays.

uLes marches interdites onze fois en 7 ans. Le 4 décembre 2000, seulement quelques semaines après son accession "calamiteuse" au pouvoir, Laurent Gbagbo, le professionnel des marches, démontrait déjà son aversion pour les marches de l'opposition. L'homme révélait déjà sa propension à la confiscation des libertés et à la dictature. Ce jour-là, Laurent Gbagbo interdisait une marche du Rdr. Le 11 mars 2004, en prévision de la marche des "marcoussistes", le gouvernement interdit les marches. Huit jours après, Laurent Gbagbo signe un décret pour interdire les marches jusqu'au 30 avril 2004. Le 5 novembre 2004, le ministre de la Sécurité Martin Bléou annonce que pendant 3 jours, les manifestations à Abidjan sont interdites. Le 10 décembre de la même année, Laurent Gbagbo prend un autre décret pour interdire " toute manifestation sur la voie publique " pendant 3 mois. Le 10 mars 2005, il reconduit cette interdiction jusqu'au 11 juin
2005, puis jusqu'à décembre 2005. Le 13 juin 2006 après la neuvième interdiction, Laurent Gbagbo signe un énième décret bidon pour interdire les marches. Ce décret sera repris le 13 décembre 2006. Cette interdiction court jusqu'au 15 juin 2007. En 7 ans de règne, Laurent Gbagbo et son régime ont interdit onze fois les marches. Du jamais vu !

Les 100 milliards du crime. Le mercredi 15 février 2007, Laurent Gbagbo dans une transaction honteuse avec Trafigura, la société qui a affrété le Probo Koala, le navire de la mort, accepte de percevoir pour le compte de l'Etat de Côte d'Ivoire 100 milliards Fcfa. En contrepartie, il garantit l'immunité aux responsables de l'entreprise et fait libérer ses cadres détenus à la Maca. Dans l'accord Laurent Gbagbo ne reconnaît même pas, à l'instar de Trafigura, que les déchets qui ont tué des Ivoiriens sont toxiques. Ce deal "amoral et immoral" qui a fait faire à Désiré Tagro, un aller-retour sur Ouagadougou où il participe au "dialogue direct", étale le régime de la refondation dans toute sa… puanteur. Assurément, le Fpi et les refondateurs inaugurent une nouvelle façon de faire de la politique en Côte d'Ivoire. Une façon grotesque, grossière et insultante de faire de la politique. Le Fpi et les refondateurs inventent des "crimes"
inédits qui n'existaient pas auparavant et qui sont entrés dans le domaine de la routine en Côte d'Ivoire. Sous Laurent Gbagbo, des musulmans ratent le Hadj (2006), les instituteurs entrent en grève pendant plusieurs semaines, le budget de souveraineté qu'il critiquait parce qu'il était à 15 milliards sous les régimes Pdci, passe à 22 milliards puis à 29 milliards puis à 39 milliards… et aujourd'hui à 60 milliards. Sous Laurent Gbagbo, pour la première fois, des planteurs de café et de cacao entrent en grève et brûlent leurs produits (sous Houphouët, c'est lui-même qui a décidé de brûler le cacao une année). Sous Laurent Gbagbo, l'on peut être admis au Cafop sans avoir concouru et pour peu qu'on soit ancien leader de la Fesci, on peut être admis à l'Ena. Sous Laurent Gbagbo, le Gruman (III) présidentiel a été bloqué en Irak dans une sombre affaire de terroristes. Sous Laurent Gbagbo, une évasion de prisonniers de la Maca
a été filmée par la télévision alors que les policiers n'ont pu les prendre. Sous Laurent Gbagbo, des directeurs généraux limogés par les conseils d'administration refusent de partir, d'autres sanctionnés par leur ministre de tutelle se rebellent carrément. Sous Laurent Gbagbo, un journaliste fonctionnaire d'un média de service public, rudoie sa ministre de tutelle et il passe pour un héros. Pour sûr, le régime de l'historien Laurent Gbagbo, parce qu'il s'est englué dans des "crimes" historiques, est dangereux pour une nation qui aspire au développement, à la paix et à la démocratie.

Dossier réalisé par André Silver KONAN le 26 février 2007
kandresilver@hahoo.fr

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