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18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 08:18
L’Editorial d’Assalé TIEMOKO : Année de la santé contre mauvaise gestion

On n’a presque failli oublier, devant l’émotion suscitée par le décès d’Awa Fadiga, que l’année 2013 avait été déclarée « année de la santé ».

Mais voilà qu’à peine trois mois au-delà de l’année 2014, le gouvernement annonce le décaissement, en urgence, de trois milliards de Fcfa, pour l’équipement des Chu et de certains hôpitaux publics. Devant cette mesure extraordinaire, nous avons été priés d’applaudir. Sans pour autant oublier, malgré les applaudissements, que cette mesure n’était qu’une opération de communication parce que le problème des Chu et des hôpitaux publics ne peut être résolu avec cette somme de trois milliards.

Certes, ces hôpitaux ont un réel problème d’équipement, mais ils souffrent surtout d’un grave problème de gestion de procédures et de gestion managériale dont le déficit, depuis plusieurs années, a fini par plonger l’ensemble des établissements hospitaliers publics dans une situation de dégradation avancée tant dans ses infrastructures que dans ses ressources humaines.

La cupidité et les malversations dans les Chu et les hôpitaux publics ont atteint un niveau tel qu’il faille aujourd’hui leur appliquer un remède qui, il n’y a pas longtemps, leur avait permis de retrouver quelque peu la santé. Et, à la surprise générale, ces Chu avaient commencé à faire du bénéfice et à dégager des excédents budgétaires.

Mais cette belle expérience, conduite par une société privée-dont «L’Eléphant » rencontrera bientôt le premier responsable dans le cadre de sa grande enquête sur le secteur de la santé -avec l’appui déterminant de certaines autorités dont les actuels ministres Mabri Toikeusse et Allah Kouadio Rémi, sera étouffée par une véritable guerre administrative menée par une bande de petits malins, devenus aujourd’hui de véritables gloutons, qui s’accaparent, avec une certaine complicité de la « SNDI », tous les marchés liés au secteur sanitaire et dont les actions nocives ont fini par avoir raison de l’ensemble du système sanitaire ivoirien.

Pas un seul hôpital public n’échappe aujourd’hui à leurs actions. Ils ne pensent qu’à se faire de l’argent et se fichent complètement de la santé des Ivoiriens. Tout ce qui concerne la gestion sanitaire et la gestion épidémiologique ne leur fait ni chaud, ni froid, ils ne pensent qu’à l’argent, un point, c’est tout !

Résultat de cette situation ? Tous les hôpitaux publics, y compris l’hôpital militaire d’Abidjan (HMA), sont totalement sinistrés. Et, ce ne sont pas les trois milliards annoncés qui changeront cette situation.

D’autant plus qu’il a fallu un drame pour que les autorités, subitement, alors qu’elles avaient déclaré l’année 2013 année de la santé, se rendent compte qu’il est impossible de trouver dans les hôpitaux publics, la moindre seringue fonctionnelle.

Des responsables du Chu de Cocody ont été sanctionnés à la suite de ce drame. En fin de semaine dernière, la passation des charges entre le nouveau directeur et l’ancien directeur a eu lieu, sous haute tension. Et, déjà, les travailleurs de cet établissement qui ont tenté d’empêcher cette passation des charges ont promis « l’enfer » au nouveau venu. Lequel n’accomplira aucun miracle, même avec la réparation du scanner qui souffrait surtout d’un manque de maintenance, faute de budget prévu pour…

« L’Eléphant » est aujourd’hui en possession d’éléments suffisants qui permettent d’affirmer que si rien n’est fait, quels que soient les milliards qui seront injectés dans les hôpitaux publics, la situation continuera, comme c’est le cas aujourd’hui, à profiter, non pas aux malades, mais à des individus qui contrôlent tout le système sanitaire ivoirien, via le mode de gestion actuel des hôpitaux publics.

Il y a lieu de marquer un arrêt, de faire le diagnostic global du système, de chercher à savoir pourquoi ils marchaient bien à un moment donné, et pourquoi tout s’est arrêté d’un seul coup ?

Sans cela, les Ivoiriens continueront de mourir comme des bêtes dans les hôpitaux publics. Les hôpitaux publics peuvent être mieux gérés…pour devenir des structures performantes !

A.T. In L’Eléphant déchaîné N°243

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