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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 14:45

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Libéria, Irak…Côte d’Ivoire/Droit d’ingérence humanitaire et démocratique : L’ONU et les USA font-ils deux poids, deux mesures ?

 

La Côte d’Ivoire vit un bicéphalisme au Sommet de l’Etat depuis le 3 décembre. L’ex-président Laurent Gbagbo, braqueur du pouvoir du peuple a pris en otage le Palais présidentiel. Le nouveau Président élu, donc légitime, Alassane Ouattara est contraint de vivre avec son gouvernement au Golf Hôtel. Bien que reconnu par toute la Communauté internationale à visage découvert. Des sanctions pleuvent, mais elles n’ont aucun effet sur Gbagbo et ses partisans. Et c’est le peuple qui se souffre. Parce que, du coup, la Côte d’Ivoire présente la fausse image de l’Afrique vue par l’Europe.

En effet, "pour l’Occident, l’Afrique rime avec guerre, dictature, corruption, pauvreté et bien d’autres maux sinon tous les maux de la terre. Et lorsqu’il est surtout question d’élections présidentielles en Afrique, les termes souvent associés sont fraude électorale, confiscation du pouvoir, massacre des populations…", selon le site dont le lien est http://www.pluricitoyen.com/spip.php?article102.

Entre temps, les États-Unis qui ont choisi, depuis la fin de la guerre froide, d’inclure la promotion de la démocratie en Afrique comme l’un des piliers de leur politique sur le continent, ne sont intervenus que pour demander à Gbagbo de rendre le pouvoir à Alassane Ouattara, le président démocratiquement élu. Même son de cloche du côté de la France, la tutrice, la marraine de la Côte d’Ivoire à l’ONU. Qu’attend la France pour  que la démocratie s’applique en Côte d’Ivoire ? Veut-elle que la Côte d’Ivoire beigne d’abord dans le sang de ses enfants avant d’intervenir ? Veut-elle que les Ivoiriens subissent le pogrom libérien avant d’agir ? Car, on sait qu’au Libéria, pour mettre fin au règne du dictateur Charles Taylor, il a fallu que les USA interviennent de manière vigoureuse et pratique. Et dans le discours du président Barack Obama au Forum avec les jeunes leaders africains le 3 août 2010, la jeunesse africaine a eu beaucoup d’espoir. "J’ai convoqué ce Forum pour une raison bien simple. Comme je l’ai dit (…) à Accra, je ne vois pas dans l’Afrique un monde à part ; je vois dans l’Afrique une partie fondamentale de notre monde interconnecté. Qu’il s’agisse de créer des emplois dans une économie mondiale, de dispenser un enseignement ou des soins de santé, de combattre les changements climatiques, de s’opposer aux extrémistes violents qui n’ont rien d’autre à offrir que la destruction ou de promouvoir des modèles de démocratie et de développement qui ont fait leurs preuves. Pour tout cela, le monde a besoin d’une Afrique forte, autonome et prospère", avait-il confié aux jeunes africains parmi lesquels se trouvait l’ivoirien Assalé Tiémoko de SOS-Justice. Mais ces propos d’espoir pour cette jeunesse de l’Afrique ne peuvent se réaliser que dans une Afrique véritablement démocratique.

 

Le cas libérien

Des milliers de personnes déchirées par les effets collatéraux de la guerre dans la capitale libérienne (Monrovia), ont appelé les Etats-Unis à intervenir. Les foules se sont rassemblées devant l'Ambassade des États-Unis et a appelé à la paix. Le président américain George W. Bush  a appelé le président Taylor de se retirer "de sorte que son pays soit épargné de nouvelles effusions de sang". La suite on la connaît. Le  Président Charles Taylor a été extradé par les Américains. Cette action de Bush vaut, aujourd’hui, l’instauration de la démocratie au Libéria.

 

Le cas irakien

La guerre des Etats-Unis d’Amérique en Irak avait  eu des raisons qui se résument pour l’essentiel en 3 points. Le premier point est que l’Irak était en contradiction avec de nombreuses résolutions de l’ONU (comme Laurent Gbagbo depuis la partition de la Côte d’Ivoire). George Bush dans son discours donné à l’Assemblée Générale de l’ONU, le 12 septembre, a passé en revue toutes les résolutions que Saddam Hussein n’a pas respectées (comme Gbagbo face à Chirac puis à Sarkozy). Le second point est que les deux tiers des Américains croyaient que Saddam Hussein détenait des Armes de Destruction Massive (ADM) et apportait son concours au terrorisme. Cette idée change la politique étrangère des Etats-Unis : leur politique étrangère s’est alors centrée autour de la guerre au terrorisme. Elle vise à détruire les régimes jugés dangereux, les «Etats  voyous». Quant à la troisième raison, Saddam était un tyran, un brutal dictateur qui terrorisait son propre peuple (comme Gbagbo et ses hommes en Côte d’Ivoire) et qui, en conséquence, devrait être destitué. Ce sont les justifications qu’a données, en son temps, Georges Bush pour son offensive contre l’Irak, en dépit des réticences de bon nombre de ses alliés, français et allemands notamment. Le dictateur, le tyran, Saddam Hussein a été dégommé de la gestion du peuple irakien et la démocratie s’est installée.

 

L’ONU et la démocratie

Encourager la démocratie par le biais des élections et faire vivre cette démocratie dans le monde figurent parmi les grands objectifs de l’Organisation des nations unies (ONU) de notre époque. L'histoire de l'Organisation est semée d'élections qui remontent à la période suivant sa fondation, dans la seconde moitié des années 1940. Aujourd'hui, l'ONU reste un acteur impartial digne de confiance qui répond aux demandes d'assistance électorale des États membres. Malheureusement, elle ne se limite qu’à des observations sans actions. Ou du moins des actions de "sanctions ciblées" dont se foutent éperdument les différents braqueurs de pouvoir d’Etat, les dictateurs et autres tyrans. Alors que l’adage dit : "qui veut la paix prépare la guerre".

Finalement, du Libéria en Irak, en passant par le Zimbabwe et autres RD Congo, la Centrafrique, les dictateurs et leurs sujets ont connu des fortunes diverses, selon que le pays tuteur à l’ONU est anglophone ou francophone. La France privilégie les négociations diplomatiques au détriment du peuple martyrisé là où les USA et l’Angleterre agissent de manière pragmatique et vigoureuse pour que règne la volonté du peuple, c’est-à-dire la démocratie. Il est donc temps que la France change de fusil d’épaule en Côte d’Ivoire pour y imposer la démocratie. Cette intervention vigoureuse donnerait des leçons aux prochains locataires du Palais présidentiel pour se conformer aux lois de la démocratie vraie et non plus la démocratie à… l’ivoirienne, congolaise. Après 50 ans d’indépendance, la démocratie devrait s’imposer de gré ou de force. Le développement des nations dans la mondialisation (la construction du village planétaire) en dépend. Sinon, les peuples penseront à des interventions intéressées dans les pays.

Guy Tressia

guy_tressia@yahoo.fr 

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