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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 14:03

2004

(6 janvier): Retour des ministres des forces nouvelles au sein du gouvernement après un boycott de 3 mois (Guillaume Soro absent).

(22 janvier): Le tribunal militaire d'Abidjan condamne à 17 ans de prison ferme le sergent de police Théodore Séri pour le meurtre du journaliste Jean Hélène.

(24 janvier): Fin du déploiement des militaires français pour sécuriser le nord du pays.

(30 janvier): Le groupe français Bolloré, à travers sa filiale la Société d'Exploitation du Terminal de Vridi (S.E.T.V), se voit attribuer (sur la base d'un accord de gré à gré) à partir du 1er mars 2004 la gestion et l'exploitation d'un important terminal à conteneurs du Port autonome d'Abidjan (PAA) pour une durée de 15 ans renouvelable pour 10 ans. Cette convention de concession assure à la société S.E.T.V le monopole de la manutention des conteneurs dans le port d'Abidjan.

(3-8 février): Visite de "réconciliation" à Paris de Laurent Gbagbo.

(4 février): Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la MINUCI jusqu'au 27 février 2004 et renouvelle jusqu'à la même date les mandats de l'ECOMICI et des forces françaises de l'opération Licorne

(8 février): Le Sergent Coulibaly Adama alias Adam's le tombeur, commandant le secteur sud de Korhogo est abattu aux environs de 1 heure du matin.

(26 février): Le secrétaire général des Forces nouvelles et ministre de la communication, Guillaume Soro, déclare que les Forces Nouvelles ne désarmeront pas avant des "élections crédibles et transparentes en Côte d'Ivoire", prévues en 2005.

(27 février): Le conseil de sécurité de l'ONU vote la résolution 1528 qui autorise le déploiement de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) pour une durée de douze mois.

(4 mars): Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) décide de suspendre la participation de ses ministres (7) au gouvernement de réconciliation nationale.

(8 mars): Report du processus de désarmement.

(9 mars): Des magistrats sont molestés par des jeunes manifestants appartenant à des mouvements proches du chef de l'Etat au palais de justice d'Abidjan.

(11 mars): Le conseil des ministres décide l'interdiction de toute " manifestation de rue " jusqu'au 30 avril.

(19 mars): Le président Laurent Gbagbo confirme par décret l'interdiction de toute manifestation de rue jusqu'au 30 avril.

(22 mars): Remise au président de la République du mémorandum élaboré par l'opposition (PDCI, RDR, UDPCI, FN, MFA) sur les points de blocage de l'application des accords de Marcoussis. Laurent Gbagbo réquisitionne l'armée : " En vue de concourir au maintien de l`ordre public sur toute l`étendue du territoire national du lundi 22 mars au jeudi 15 avril 2004, les forces armées nationales font l`objet d`une réquisition générale ".

(25 mars): Manifestation à l'appel des " Marcoussistes " (PDCI, UDPCI, RDR, Forces Nouvelles…) pour l'application des accords de Marcoussis. Manifestation interdite par Laurent Gbagbo et durement réprimée (37 morts selon le gouvernement, entre 350 et 500 selon l'opposition, plus de 120 selon l'ONU). Les forces nouvelles, le Rassemblement des républicains (RDR), l'UDPCI et le Mouvement des forces d'avenir (MFA) annoncent qu'ils suspendent leur participation au gouvernement de réconciliation nationale.

(26 mars): Selon Laurent Gbagbo : " A l'évidence, les événements du 25 mars n'ont rien à avoir avec une manifestation pacifique. En réalité, il s'agissait sous le couvert d'une marche, de faire rentrer la rébellion à Abidjan. De saper les bases de l'Etat c'est-à-dire de ruiner les efforts consentis par le peuple de Côte d'Ivoire, son armée et le chef de l'Etat depuis bientôt deux ans".

(29 mars): Le RDR, le PDCI, le MFA, l'UDPCI et les Forces nouvelles déclinent la rencontre avec le chef de l'Etat prévue pour ce jour.

(4 avril): Début officiel de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) avec l'arrivée de quelques dizaines d'officiers onusiens .

(16 avril): Disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer.

(23 avril): Les députés adoptent la première réforme législative prévue par les accords de Marcoussis sur l'identification des personnes et le séjour des étrangers.

(18-28 avril): Enquête de l'ONU sur la répression de la manifestation du 25 mars et des exactions qui l'ont accompagnée.

(14 mai): Le ministre ivoirien des Transports Anaky Kobenan refuse d'accorder au groupe français Bolloré la concession de gestion et d'exploitation du terminal à conteneurs du port autonome d'Abidjan.

(15-16 mai): Laurent Gbagbo assiste à Bamako au 6ème sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad ou Comessa). A l'issue du sommet, la Côte d'Ivoire est admise comme membre de la Cen-Sad.

(18 mai): Dans un décret signé le 18 mai et lu à la télévision nationale le 19 mai, Laurent Gbagbo a mis fin aux fonctions de Soro Guillaume, ministre d'Etat chargé de la Communication et de Youssouf Soumahoro, ministre de l'Enseignement technique, tous deux issus des Forces Nouvelles ainsi que de Patrick Achi, ministre des infrastructures économiques, représentant le PDCI-RDA au gouvernement. Ces trois ministres ont été remplacés par trois autres membres du gouvernement, tous issus de la formation politique du chef de l'Etat, le FPI.

(28 mai): La Commission européenne annonce le décaissement d'une aide de 13,9 millions d'euros destinée au financement des services sociaux et à la réhabilitation d'infrastructures de base.

(29 mai): A Abidjan, environ 40.000 "jeunes patriotes", partisans du président ivoirien Laurent Gbagbo, manifestent pour demander à l'Onu de "désarmer les rebelles" et appeler à la démission du premier ministre Seydou Diarra.  A Bouaké, environ 40.000 personnes manifestent dans le calme à l'appel des Forces nouvelles pour demander le départ du pouvoir du président Laurent Gbagbo.

(2 juin): Le groupe français Bolloré, à travers sa filiale DAFCI, décide de se retirer totalement du négoce du café/cacao en Côte d'Ivoire.

(6-15 juin): Visite privée de Laurent Gbagbo à Washington.

(7 juin): Attaque de la sous-préfecture de Gohitafla et de la ville minière d'Ity, situées dans la zone de confiance démilitarisée, par des " éléments incontrôlés " des forces ex-rebelles. En réaction, des hélicoptères de combat des forces loyalistes ivoiriennes lancent une attaque dans la zone placée sous le contrôle de l'ex-rébellion. A Abidjan plusieurs centaines de " jeunes patriotes " favorables à Laurent Gbagbo manifestent violemment contre la France et contre la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Agressions d'une quarantaine de français.

(15 juin): La Banque mondiale suspend ses décaissements en faveur de la Côte d'Ivoire en raison d'arriérés impayés depuis plus de 2 mois.

(20-21 juin): Affrontements armés entre factions de l'ex-rébellion ivoirienne à Korhogo et à Bouaké opposant partisans du sergent-chef Ibrahim Coulibaly (IB) et combattants fidèles à Guillaume Soro, occasionnant une vingtaine de morts.

(9 juillet) Adoption en commission par les députés ivoiriens d'un amendement de la loi sur le domaine foncier rural, issu des accords de paix de Marcoussis, permettant désormais aux héritiers non-ivoiriens de détenir un titre de propriété.

(13 juillet): Publication du rapport de l'ONUCI (Division des droits de l'homme) sur les charniers de Korhogo.

(29-30 juillet): Accord d'Accra III, conclu entre tous les protagonistes de la crise ivoirienne et destiné à relancer le processus de paix en panne depuis 22 mois dans ce pays. L'accord précise que le début du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) doit commencer au plus tard le 15 octobre.

(9 août): Réunion de tous les ministres du gouvernement ivoirien de réconciliation nationale (avec la réintégration des 3 ministres limogés par Laurent Gbagbo), après plus de 4 mois de boycott, première application de l'accord d'Accra III.

(11 août): Ouverture d'une session extraordinaire de l'assemblée nationale ivoirienne à Abidjan afin d'examiner des projets de loi prévus par les accords de paix de Marcoussis et l'accord d'Accra III.

(13 août): Interdiction de l'importation de sucre pendant deux ans pour "lutter contre la fraude" qui "met en difficulté l'industrie sucrière du pays". Création à Abidjan de "ONUCI FM" conformément à la résolution 1528 du Conseil de sécurité pour "contribuer à faire comprendre le processus de paix et le rôle de l'ONUCI aux collectivités locales et aux parties".

(15 août): Francis Wangah Romain Wodié est réélu premier président du parti ivoirien des travailleurs (PIT), à l'issue du 3è Congrès de ce parti.

(1er septembre): Le Comité de suivi sur la mise en œuvre des accords de Marcoussis et d'Accra déclare son " inquiétude " concernant la lenteur de leur examen par l'assemblée nationale.

(8 septembre): Le président Gbagbo retire " momentanément " le code de la nationalité soumis à l'examen des députés.

(9 septembre): Adoption de la loi sur le financement public des partis politiques et des campagnes électorales.

(17 septembre): Les armes lourdes des protagonistes auraient été retirées de leurs "positions avancées" et stockées sur "des sites identifiés".

(18-22 septembre): Visite du premier ministre Seydou Diarra au siège de la Banque mondiale (BM) puis du Fonds monétaire international (FMI) à Washington pour "engager des discussions" en vue de la reprise de la coopération de la Côte d'Ivoire avec ces deux institutions.

(16 août-28 septembre): Session extraordinaire de l'Assemblée nationale destinée à procéder à l'adoption des réformes constitutionnelles et législatives prévues dans les délais fixés par les accords d'Accra-Marcoussis. Seul le projet de loi relatif au financement public des partis et groupes politiques et des campagnes électorales a été approuvé au cours de la session. Les textes importants sur la nationalité, la Commission électorale indépendante (CEI) et la libre circulation des personnes restent en suspens.

(6 octobre): Ouverture d'une deuxième session ordinaire de l'Assemblée nationale.

(11 octobre): Les Fanci (loyalistes) et les FN (ex-rebelles), réaffirment leur "volonté" de débuter le processus de désarmement le 15 octobre comme prévu, mais font état de "doutes et d'inquiétudes" au sein des populations. La réunion, convoquée par le président Gbagbo, se tient en l'absence de responsables politiques des ex-rebelles.

(13 octobre): Le porte-parole des FN Sidiki Konaté affirme que le démarrage du processus de désarmement n'aura pas lieu chez les ex-rebelles, pour protester contre le blocage politique des réformes.

(28 octobre): Suspension de la participation des ministres des Forces nouvelles au Gouvernement de réconciliation nationale à la suite de la découverte à Bouaké (le 26 octobre) d'un camion transportant une grande quantité d'armes et de munitions. A l'intérieur de leur zone, les ex-rebelles ont instauré un "couvre-feu" (de 21 heures à 6h) et décrété "l'alerte maximale".

(2 novembre): La Banque mondiale place la Côte d'Ivoire dans la catégorie des pays dont la " dette est improductive " (elle n'a plus effectué de remboursement de crédits ou de prêts depuis plus de six mois). Les arriérés d'Abidjan envers la Banque internationale de reconstruction et de développement (BIRD) s'élèvent à 64,2 millions de dollars pour un encours total de crédits d'environ 443 millions hors intérêt. Les arriérés dus au titre de l'AID atteignent 16,7 millions de dollars sur un encours total de 1,8 milliard.

(3 novembre): Laurent Gbagbo préside à Abidjan un conseil des ministres extraordinaire, caractérisé par l'absence de son Premier ministre, Seydou Diarra et des ministres issus de l'opposition. Le conseil adopte deux projets de loi sur une "disposition spéciale en matière de naturalisation" et le "code de nationalité".

(4 novembre): L'aviation des forces loyalistes bombarde Bouaké et Korhogo (85 morts et une centaine de blessés, selon les FN). Guillaume Soro, SG du MPCI, déclare que ces bombardements rendent "caducs les accords de paix". Le général Mathias Doué, chef d'état-major des forces armées ivoiriennes, affirme que la "Côte d'Ivoire sera demain une et indivisible". De nombreuses manifestations violentes de "Jeunes patriotes" se déroulent à Abidjan. L'électricité et l'eau sont coupées dans la zone des ex-rebelles. A Abidjan, trois journaux proches de l'opposition sont attaqués (le Patriote, 24 Heures et le Nouveau Réveil), les locaux des deux premiers sont incendiés. Un sabotage interrompt la diffusion des émissions de Radio France Internationale (RFI), de la BBC et d'Africa N°1 sur la bande FM à Abidjan. Le siège du PDCI est saccagé. Dans la nuit, le siège du RDR est pillé puis incendié

(5 novembre): Le ministre de la Sécurité annonce que les manifestations à Abidjan sont interdites pendant trois jours dans le "souci de préserver les vies humaines et les biens". L'Onu suspend ses activités humanitaires.

(6 novembre): Raid de l'aviation gouvernementale sur une position des soldats français de la force Licorne à Bouaké : 9 morts et 34 blessés. En représailles les soldats français "neutralisent" l'aviation ivoirienne.

(6-7 novembre): Violences anti-françaises à Abidjan, scènes de violence et de pillage… l'armée française intervient pour "sécuriser" sa communauté : une trentaine d'ivoiriens tués et une centaine de blessés selon Mamadou Koulibaly (Président de l'assemblée nationale) qui déclare que la Côte d'Ivoire sera un Vietnam pour la France.

(7 novembre): La France renforce son contingent. Depuis Nice, Alassane Ouattara demande la démission de Gbagbo. Laurent Gbagbo exhorte les Ivoiriens au calme, tandis que les média nationaux sous contrôle attisent la violence. L'Union africaine (UA) mandate le président sud-africain Thabo Mbeki pour tenter une médiation dans le conflit ivoirien.

(8 novembre): Forte hausse des cours du cacao. Nouvel appel au calme des responsables civils et militaires ivoiriens. La France déclare ne pas vouloir renverser Gbagbo. Des patrouilles mixtes de casques bleus, de soldats français et de militaires ivoiriens sillonnent Abidjan.

(9 novembre): Les Etats-Unis apportent leur soutien à la France. Premières évacuations de civils français. Arrivée à Abidjan du président sud-africain Thabo Mbeki qui rencontre Laurent Gbagbo et invite à Pretoria les représentants de l'opposition ivoirienne.

(10 novembre): Début de l'évacuation massive d'européens vers Paris et d'une centaine de canadiens vers le Ghana.

(11 novembre): Alassane Ouattara, leader du RDR, déclare à son arrivée à Pretoria qu'il n'est pas question " de négocier un nouvel accord " de paix. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, condamne les "médias de la haine" qui ont attisé la violence en Côte d'Ivoire et appelle les parties au calme. L'électricité et l'eau sont rétablies à Korhogo après neuf jours d'interruption.

(13 novembre): Le colonel-major Philipe Mangou est nommé chef d'état-major de l'armée ivoirienne par le président ivoirien Laurent Gbagbo en remplacement du général Mathias Doué, appelé à "d'autres fonctions".

(14 novembre): Le sommet extraordinaire de l'Union Africaine (auquel ne participait pas Laurent Gbagbo) soutient le projet français de résolution devant être examiné le lendemain par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Nouvelle rencontre en Afrique du Sud entre M. Thabo Mbeki et des dirigeants de l'opposition ivoirienne. Une nouvelle coupure d'électricité, effectuée depuis Abidjan, touche tout le nord de la Côte d'Ivoire.

(15 novembre): Le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 1572 comportant des sanctions à l'encontre de la Côte d'Ivoire avec notamment un embargo immédiat sur les armes pour 13 mois. De plus, la résolution prévoit la possibilité, à partir du 15 décembre et pour une durée de 12 mois, de l'interdiction de voyager et d'un gel des avoirs pour certaines personnes qui seront désignées comme constituant une menace pour la paix et la réconciliation en Côte d'Ivoire (blocage de l'application des accords d'Accra, violation des droits de l'homme ou incitation à la haine et à la violence). Ces mesures seront levées si des progrès substantiels dans la mise en oeuvre des accords d'Accra sont constatés (la réforme de l'article 35 de la Constitution sur l'éligibilité à la présidence de la république et le désarmement des forces nouvelles). Les " jeunes patriotes " demandent le départ des troupes françaises.

(17 novembre): 8300 français et environ 600 étrangers ont quitté la Côte d'Ivoire. 10 000 Ivoiriens seraient réfugiés au Liberia selon le HCR.

(18 novembre): Laurent Gbagbo décide le remplacement de tout ministre décidant de ne pas participer au conseil des ministres par un intérimaire jusqu'à son retour officiel. Le porte-parole du gouvernement ivoirien déclare que 63 personnes ont été tuées et plus de 1 300 blessées dans les manifestations antifrançaises qui se sont déroulées entre le 6 et le 9 novembre.

(21 novembre): Nouvelle rencontre à Pretoria entre le président sud-africain Thabo Mbeki et le secrétaire général des Forces nouvelles Guillaume Soro.

(24 novembre): Le colonel-major Philippe Mangou, nouveau chef d'état-major des forces armées ivoiriennes, a procédé à de nouvelles nominations à la tête du 1er Bataillon d'infanterie, du 1er Bataillon blindé, du Bataillon d'artillerie sol-air, et du Bataillon de commandement et de soutien, unités situées à Abidjan. Reprise de la diffusion des émissions de RFI et BBC-Afrique sur la bande FM à Abidjan. Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d'Ivoire en poste depuis le mois de février 2003, Albert Tévoédjrè démissionne de ses fonctions.

(25 novembre): Nouveau bilan officiel des évènements du début novembre : 57 morts et 2 226 blessés. Un rapport de l'IRIN révèle que "le secteur du cacao est de plus en plus contrôlé par des personnes qui prétendent se battre pour améliorer les conditions de vie des planteurs. En réalité, ces personnes ne sont intéressées que par le pouvoir et l'argent que leur organisation de type mafieuse et elles-mêmes tirent du cacao". La Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont prôné la libéralisation du secteur et la suppression de la Caistab, remplacée par "la Bourse du café et du cacao et d'autres organismes de gestion qui étaient censés mieux représenter les planteurs". "Le nouveau système s'est avéré encore moins efficace. En 2003, le cabinet de consultant Arthur Andersen a indiqué que les nouveaux organismes de régulation coûtaient trois fois plus chers que la Caisse de stabilisation".

(27 novembre): Le 10ème Sommet de la Francophonie rassemblant à Ouagadougou une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement dénonce dans une résolution spéciale les récentes attaques de l'armée ivoirienne et exige la "stricte application" des accords de paix de Marcoussis-Accra.

(28 novembre): La Côte d'Ivoire va déposer plainte contre la France auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) pour violation des accords de défense liant les deux pays et pour la destruction de l'aviation ivoirienne. Information démentie par M. Désiré Tagro, porte-parole du président Gbagbo. Le colonel Georges Guiai Bi Poin, qui commandait le détachement de gendarmes ivoiriens devant l'hôtel Ivoire, accuse les soldats français d'avoir tiré "directement sur la foule et sans aucune sommation" le 9 novembre dernier.

(30 novembre): Les autorités françaises estiment à "une vingtaine" le nombre d'Ivoiriens tués par l'armée française du 6 au 9 novembre. Environ 80 soldats français blessés ont dû être rapatriés. Le ministère français de la défense accuse les "corps habillés" ivoiriens (armée, police, gendarmerie) d'avoir multiplié les provocations et les affrontements avec les forces françaises

(2 décembre): Selon le MEDEF, au cours des évènements du début novembre, "144 filiales de sociétés françaises ont été spoliées, pillées ou détruites" et "73% des cadres travaillant pour les entreprises françaises en Côte d'Ivoire " ont quitté le pays ces dernières semaines.

(4 décembre) A la suite des troubles du début novembre, le président de la Chambre de Commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire, Jean Louis Billon, dresse le bilan : 78 entreprises sont en cessation totale d'activité (détruites), 11 entreprises ont vu leur activité partiellement perturbée et 106 ont provisoirement fermé leurs portes. Concernant les PME, le président du Mouvement des petites et moyennes entreprises (MPME), Daniel Bréchat, affirme que 120 établissements sur les 500 affiliés à sa structure n'ont pas survécu aux pillages. Les pertes d'emplois seraient de l'ordre de 20 000 à 30 000.

(2-6 décembre): Deuxième mission de médiation et de paix du président sud-africain Thabo Mbeki en Côte d'Ivoire qui se traduit par un accord de l'ensemble des parties sur un plan de sortie de crise comportant quatre propositions susceptibles d'accélérer la mise en œuvre des accords d'Accra-Marcoussis. Ces points portent sur l'adoption rapide par l'Assemblée nationale des réformes politiques prévues par Marcoussis, le début du processus de désarmement, le retour au gouvernement de "réconciliation nationale" des ministres de l'ex-rébellion et la nécessité d'un "retour à la sécurité" sur l'ensemble du pays.

(8 décembre): Vote à l'Assemblée nationale de la loi sur la Commission Electorale Indépendante (CEI). Les députés du PDCI ont voté contre. Le RDR qui n'a aucun député conteste vivement ce vote.

(9 décembre): La France décide d'étendre aux français " rapatriés " de Côte d'Ivoire, le bénéfice de la loi du 26 décembre 1961 relative à l'accueil et à la réinstallation des français d'outre-mer, qui avait été adoptée pour les Français d'Algérie. La France allège son dispositif militaire, qui avait été renforcé au cours de la récente crise, ramenant l'effectif des militaires français présents en Côte d'Ivoire à environ 5 000. Selon M. Guédié Zadi, Directeur général de la société des Palaces de Cocody qui assure la gestion de L'Ivoire Golf club, de l'Hôtel du Golf et de l'Hôtel Ivoire, les dégâts occasionnés par les évènements du début novembre s'élèvent à 1,104 milliard de francs CFA. A l'intérieur du pays, les dégâts subis par l'Hôtel Président de Yamoussoukro et par l'Hôtel de la paix de Daoukro, se chiffreraient à 10 milliards. La radio de la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire émet désormais aussi à partir de Bouaké.

(10 décembre): Laurent Gbagbo interdit par décret toute manifestation sur la voie publique pendant trois mois, jusqu'au 10 mars 2005. Adoption en commission à l'Assemblée nationale de l'amendement de l'article 35 de la constitution portant sur les conditions d'éligibilité à la présidence de la République (17 voix pour, 16 abstentions).

(12 décembre): Selon le ministre du Tourisme Amon Tanoh Lambert, à la suite des troubles du début novembre, le montant des travaux de réhabilitation des 5 grands hôtels de Côte d'Ivoire (hôtel Ivoire, Golf hôtel, Ivoire Golf club, hôtel de la paix de Daoukro et hôtel président de Yamoussoukro) pourrait s'élever 50 milliards de francs CFA. L'Association pour le Développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest (ADRAO) quitte son siège régional de Bouaké pour le Bénin.

(14 décembre): Adoption en commission à l'Assemblée nationale de la loi sur le code de la nationalité. Les points les plus discutés concernaient les modes d'acquisition de la nationalité ivoirienne et les conditions de sa perte.

(15 décembre): Le Conseil de sécurité de l'ONU décide le report des sanctions ciblées contre les personnalités ivoiriennes bloquant l'application des accords de Marcoussis-Accra après le 10 janvier 2005, date de la réunion extraordinaire du Conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine sur la crise ivoirienne. Kofi Annan demande le renforcement du contingent (un millier d'hommes) et des moyens des Nations-Unies en Côte d'Ivoire. Les députés ivoiriens adoptent en commission le projet de loi sur la naturalisation.

(17 décembre): Vote à l'Assemblée nationale en plénière, des textes de loi sur la nationalité et les naturalisations et de la modification des articles 35 et 55 de la Constitution. Selon l'article 35 nouveau, ''le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n'est rééligible qu'une fois. Le candidat doit jouir de ses droits civils et politiques et être âgé de trente cinq ans au moins. Il doit être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d'origine''.

(18 décembre): Laurent Gbagbo rappelle que toute modification constitutionnelle doit être approuvée par référendum.

(20 décembre): Le porte-parole des Forces nouvelles, Sidiki Konaté, demande la promulgation immédiate de l'article 35 nouveau de la Constitution et réfute toute idée de référendum à ce propos.

(22 décembre): Début des patrouilles mixtes composées d'éléments des forces nationales (Fanci) et onusiennes pour la sécurisation d'Abidjan. Les forces françaises ne prennent pas part à ces opérations.Dans le cadre de la révision annuelle de l'African Growth and Opportunity Act (AGOA), les Etats-Unis retirent la Côte d'Ivoire de la liste des pays africains éligibles à l'aide économique et commerciale (la Côte d'Ivoire bénéficiait de l'AGOA depuis le 16 mai 2002). En 2003, les exportations ivoiriennes vers les Etats-Unis bénéficiant du régime de l'AGOA s'élevaient à 88 millions de dollars soit environ 18% du montant total des exportations vers ce pays. Le ministre de l'Economie et des Finances, Bohoun Bouabré affirme que les arriérés de paiements extérieurs de la Côte d'Ivoire dépassent 400 milliards de Fcfa.

(23 décembre): Réunis en séance plénière, les députés rejettent le projet de loi sur l'organisation de référendums en Côte d'Ivoire : 198 votants : 108 pour, 89 abstentions et 1 bulletin nul (une majorité des 2/3 était requise).

(24 décembre): 18 personnes ont trouvé la mort à la suite de violents affrontements entre des villageois Bété près de Gagnoa, et des allogènes originaires d'autres régions de Côte d'Ivoire et d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.

(31 décembre): Dans son message de vœux à la nation, le président Gbagbo dresse un bilan sombre de la situation économique et sociale en Côte d'Ivoire, conséquence directe "de la guerre qui nous est imposée depuis deux ans". Concernant la mise en œuvre des accords d'Accra-Marcoussis, le président déclare : "aujourd'hui, j'ai terminé ma part". A propos de la modification de l'article 35 de la Constitution, Laurent Gbagbo réaffirme la nécessité d'un référendum. Enfin, pour lui, "le processus de paix dépend d'une chose et d'une seule chose: le désarmement des rebelles". Les Nations Unies estiment que 44 % des 16 millions d'Ivoiriens vivent désormais en-dessous du seuil de pauvreté, contre 38 % en 2002.

2005

(4 janvier): Alassane Ouattara se prononce contre une candidature unique du G7 (qui regroupe quatre partis politiques (PDCI, RDR, UDPCI, MFA) et les trois ex-mouvements rebelles (MPCI, MPIGO, MJP) aux futures présidentielles. La Bourse du café cacao (BCC) fixe le prix "indicatif d'achat bord champ" du cacao à 390 francs CFA le kilo pour la période de janvier à mars 2005. Le premier Conseil des ministres de l'année s'est ouvert à Abidjan, en l'absence des huit ministres issus des rangs des Forces nouvelles. En 2004, 17 cas de polio ont été enregistrés contre un seul en 2003 et la situation pourrait être bien plus alarmante compte tenu de l'absence de données dans les zones contrôlées par les Forces nouvelles, déclare le ministre ivoirien de la Santé Albert Toikeusse.

(5-6 janvier): Laurent Gbagbo déclare au quotidien Fraternité-Matin : "si à la fin du mois d'octobre, les élections ne sont pas organisées, je reste Président de la République". Le nouveau conseil d'administration de la Radio télévision ivoirienne (RTI) désigne son président, Oulaï Siéné, ancien ministre de la Justice et cadre du FPI. Ce "coup de force de Gbagbo" qui traduit la mainmise du pouvoir sur les média, est dénoncé par Guillaume Soro SG des Forces nouvelles. Pour les députés du G7, il s'agit d'une "violation fragrante et grave de la liberté d'expression et du pluralisme d'opinion…". Les sociétés sinistrées à la suite des évènements du 6-8 novembre 2004, réclament 150 milliards de FCFA d'indemnités à l'Etat ivoirien. Pour les entreprises ayant subi des préjudices et des dommages au cours de la période 1999-2003, les indemnités sollicitées sont estimées à 100 milliards de FCFA.

(7 janvier): Dans sa lettre de vœux aux Ivoiriens, le sergent-chef Ibrahim Coulibaly (I.B), un des principaux instigateurs de la rébellion, dresse un sombre bilan de la situation de crise en Côte d'Ivoire et n'épargne aucun protagoniste. Pour lui, "au Nord comme au Sud, les crimes économiques sont les mêmes, les massacres de populations civiles s'équivalent, les charniers humains se valent". La "classe politique, toutes chapelles confondues,… est collectivement responsable et solidairement comptable des multiples fractures qu'elle a infligées au pays" depuis 1994. Concernant le discours "indépendantiste" de Gbagbo, I.B déclare : "les mêmes qui agitent l'étendard panafricaniste de lutte de libération économique contre la France, tout en se gardant bien de dire aux Ivoiriens que dans le même temps, ils installent exclusivement des intérêts anglo-américains et néerlandais aux commandes des secteurs du café et du cacao". Enfin, le plan Mbeki, légèrement amendé, "est notre espoir de sortie de crise".

(10 janvier): Réuni à Libreville, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) admet, concernant la modification de l'article 35 de la constitution, "que le recours au référendum est une des options -qui n'est pas exclusive- auxquelles le Président de la République de Côte d'Ivoire pourrait avoir recours seulement si cette consultation est organisée dans le respect de l'esprit de Linas Marcoussis et d'Accra III... Le Conseil appelle à une solution rapide de cette question, et ce de manière à encourager la mise en œuvre du programme DDR et à permettre la tenue des élections dans les délais prévus, en octobre 2005". Le FPI au pouvoir interprète la déclaration du CPS comme un aval de l'UA pour le référendum, tandis que l'opposition préfère retenir que "le référendum n'est pas une voie exclusive. Et si il doit y avoir un référendum, il doit être organisé dans l'esprit de Marcoussis". Le CPS recommande un nouveau report des sanctions prévues par la résolution 1572 de l'ONU, visant les personnalités faisant obstacle au processus de paix ou responsables de violations des droits de l'homme pour donner plus de temps à la médiation conduite par Thabo Mbeki. Le corps criblé de balles du chef Ousmane Coulibaly, dit Ben Laden, est retrouvé à Bouaké. Ce nouvel assassinat semble traduire la persistance de dissensions au sein de l'ex-rébellion.

(12 janvier): Lors de sa troisième visite en Côte d'Ivoire, Thabo Mbeki participe à Yamoussoukro à un Conseil des ministres du gouvernement, à nouveau boycotté par les rebelles des Forces Nouvelles (FN) qui déclarent préférer rencontrer, pour des raisons de sécurité, le médiateur en Afrique du Sud.

(17 janvier): Au cours d'une conférence de presse tenue au 43ème BIMA dans la banlieue d'Abidjan, le général Henri Poncet, commandant de la force Licorne, déclare que "la France dépense la somme de 10 milliards de Fcfa par mois, soit environ 170 millions d'Euros, pour l'entretien de la force Licorne".

(21 janvier): Décès à Bouaké de Drabo Modibo alias chef Mobio, l'une des figures emblématiques des Forces nouvelles.

(22 janvier): L'ONU autorise la Côte d'Ivoire à transférer de Yamoussoukro à Abidjan ses aéronefs "neutralisés" par la force Licorne le 6 novembre 2004.

(23-25 janvier): Rencontre à Pretoria entre le président sud-africain Thabo Mbeki, médiateur de l'Union africaine dans la crise ivoirienne et l'opposition ivoirienne, représentée par Alassane Dramane Ouattara (RDR), Lambert Kouassi Konan (PDCI) et Guillaume Soro (Forces nouvelles), en vue de relancer le processus de paix.

(25 janvier): Lors d'une réunion avec les responsables des sociétés cotonnières exerçant dans la zone des Forces nouvelles, Chérif Ousmane, commandant de la zone sud, déclare : "jusqu'à nouvel ordre, les produits de la CIDT [Compagnie Ivoirienne de Distribution du Textile] ne sortiront plus de nos zones pour aller vers le sud". En effet, "La CIDT est une société d'Etat. C'est en partie avec l'argent que rapporte cette société que (Gbagbo achète des armes pour nous bombarder. Nous mettons fin à cela". Les autres sociétés cotonnières privées peuvent poursuivre leur activité mais elles doivent désormais payer des redevances aux Forces nouvelles et "payer leurs dettes envers les paysans". Selon le quotidien Le Front, "d'octobre 2004 au 9 janvier dernier, la récolte du cacao qui a atteint les deux ports de San-Pédro et d'Abidjan, se chiffrait à environ 600 855 tonnes" en baisse de plus de 100 000 t par rapport à la même période de la campagne précédente. Les raisons de ces mauvaises performances seraient liées à la mauvaise pluviométrie, aux "remous qui secouent la filière", aux conséquences des troubles du début novembre 2004... Ces moindres performances rejaillissent sur les recettes de l'Etat largement alimentées par le Droit unique de sortie (Dus) fixé à 220 Fcfa le kg.

(30-31 janvier): Quatrième sommet de l'Union Africaine (UA) à Abuja. Kofi Annan reconnaît l'existence d'une liste de 95 personnes censées être des obstacles au retour de la paix ou incitant à la haine et à la violence. Il déclare que cette liste ne sera pas publiée pour le moment, mais "sera remise à un procureur".

(31 janvier): Albert Tévoédjrè, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, quitte Abidjan au terme d'une mission de deux ans dans ce pays.

(1er février): Le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 1584 visant le renforcement de l'effectivité et du contrôle de l'embargo sur les armes. Ladite résolution prévoit la mise en place d`un comité d`experts de trois membres qui sera chargé de surveiller sur le terrain l`application de l’embargo.

Rédigée par Bernard Conte

Chercheur au CEAN

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