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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 15:01

Investi des pouvoirs nécessaires pour conduire le processus de paix, le Premier Ministre Charles Konan Banny devra lancer l’opération d’identification des électeurs

 

Devant la persistance de la crise en Côte d’Ivoire et l’impossibilité de respecter le calendrier électoral initialement prévu, le Conseil a adopté cet après-midi une résolution visant à mettre pleinement en œuvre le processus de paix dans ce pays et à y organiser d’ici le 31 octobre 2007 des élections présidentielle et législatives libres, ouvertes, régulières et transparentes.

 

Présentée par la France, la résolution 1721 (2006) a été adoptée à l’unanimité des 15 membres du Conseil.  Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil déclare que l’application intégrale de ladite résolution et du processus de paix sous la conduite du Premier Ministre, M. Charles Konan Banny, exige des parties ivoiriennes qu’elles s’y conforment totalement et n’invoquent aucune disposition légale pour faire obstacle à ce processus.

 

Le Conseil souscrit aux décisions du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, selon lesquelles le Président Laurent Gbagbo et Charles Konan Banny demeureront respectivement chef de l’État et Premier Ministre de la Côte d’Ivoire, à partir du 1er novembre 2006, pour une nouvelle période finale de transition n’excédant pas 12 mois.  M. Konan Banny ne pourra pas se présenter comme candidat à l’élection présidentielle.

 

Aux termes de cette résolution, le Premier Ministre aura pour mandat de mettre en œuvre toutes les dispositions de la feuille de route établie par le Groupe de travail international (GTI) et des accords conclus entre les parties ivoiriennes en vue de l’organisation de ces élections avec l’appui de l’ONU et des donateurs.

 

Pour ce faire, le Conseil souligne que le Premier Ministre devra disposer de tous les pouvoirs nécessaires, de toutes les ressources financières, matérielles et humaines requises et d’une autorité totale et sans entraves, notamment sur les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire et sur le Gouvernement qu’il aura constitué.  Exigeant la reprise immédiate du programme de désarmement et de démantèlement des milices sur l’ensemble du territoire national, le Conseil souligne la responsabilité personnelle des chefs des milices à cet égard.

 

Le Conseil invite en outre le Premier Ministre à établir immédiatement un groupe de travail chargé de lui soumettre un plan sur la restructuration des forces de défense et de sécurité, en vue de refonder des forces de défense et de sécurité attachées aux valeurs d’intégrité et de moralité républicaine.  Il encourage à cette fin l’Union africaine et la CEDEAO à organiser des séminaires sur la réforme du secteur de la sécurité.

 

De même, M. Konan Banny est invité à établir immédiatement un groupe de travail chargé de l’aider à mettre en œuvre les processus d’identification et d’enregistrement des électeurs, afin d’assurer leur crédibilité et leur transparence.  Dans le cadre de l’opération d’identification, qui devra être menée conjointement à celles de DDR, le Conseil lui a demandé de prendre toutes les mesures appropriées en vue d’accélérer la délivrance des certificats de naissance et de nationalité.

 

Les parties ivoiriennes sont également exhortées à mettre un terme à toutes les incitations à la haine et à la violence dans les médias ainsi qu’à s’abstenir de tout recours à la force et à la violence.  Le Conseil exige aussi qu’elles garantissent la sécurité et la liberté de circulation sur l’ensemble du territoire ivoirien de tous les ressortissants ivoiriens et du personnel de l’ONU et des forces françaises.

 

Des sanctions ciblées pourront être prises au besoin, souligne le Conseil, contre les personnes reconnues comme entravant la mise en œuvre du processus de paix, comme responsables de violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire et comme incitant publiquement à la haine et à la violence ou agissant en violation de l’embargo sur les armes, conformément aux résolutions 1572 (2004) et 1643 (2005) du Conseil de sécurité.

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 14:57

Le Conseil de Sécurité de l’ONU, réuni le vendredi 21 octobre 2005, à New York, a décidé, dans sa résolution 1633, afférente à la crise ivoirienne, d’entériner les dernières décisions prises par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’U.A. Ainsi donc, le Président GBAGBO, passé le 30 octobre 2005, date de la fin de son mandat, demeure en fonction pour une période de 12 mois. Lire l’intégralité de la résolution 1633.

 Le Conseil de sécurité, Rappelant ses résolutions antérieures et les déclarations de son président concernant la situation en Côte d’Ivoire, Réaffirmant son ferme attachement au respect de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité de la Côte d’Ivoire, et rappelant l’importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération régionale.

 Rappelant qu’il a entériné l’Accord signé par les forces politiques ivoiriennes à Linas-Marcoussis le 24 janvier 2003 (S/2003/99) (l’Accord de Linas-Marcoussis), approuvé par la Conférence des chefs d’État sur la Côte d’Ivoire qui s’est tenue à Paris les 25 et 26 janvier 2003, l’Accord signé le 30 juillet 2004 à Accra (l’Accord d’Accra III) et l’Accord signé le 6 avril 2005 à Pretoria (l’Accord de Pretoria).

 Réaffirmant que les Accords de Linas-Marcoussis, d’Accra III et de Pretoria demeurent le cadre approprié pour le règlement pacifique et durable de la crise en Côte d’Ivoire, Ayant pris note de la décision que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, réuni au niveau des chefs d’État et de gouvernement, a adoptée à sa quarantième réunion, tenue le 6 octobre 2005 à Addis-Abeba (“la décision du Conseil de paix et de sécurité ”) (S/2005/639). Ayant également pris note de la création d’un groupe de travail international au niveau ministériel (“le Groupe de travail international ”) et des efforts de médiation menés au jour le jour par des représentants du groupe de travail international (“le Groupe de médiation”).

 Ayant entendu, le 13 octobre 2005, un exposé du Ministre nigérian et du Commissaire de l’Union africaine au nom de l’Union africaine, du Représentant spécial du Secrétaire général et du Haut Représentant pour les élections, Se déclarant vivement préoccupé par la persistance de la crise et la détérioration de la situation en Côte d’Ivoire, Condamnant à nouveau fermement toutes les violations des droits de l’homme commises en Côte d’Ivoire, Considérant que la situation en Côte d’Ivoire continue de mettre en péril la paix et la sécurité internationale dans la région. Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,

 1. Félicite l’Union africaine, en particulier le Président Olusegun Obasanjo du Nigéria, Président de l’Union africaine, et le Président Thabo Mbeki de la République sud-africaine, Médiateur de l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les dirigeants de la région, des efforts qu’ils continuent de déployer en vue de promouvoir la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire, et leur renouvelle son plein soutien ;

 2. Salue les efforts que ne cessent de déployer le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Pierre Schori, et le Haut Représentant pour les élections, M. Antonio Monteiro, et leur réitère son plein appui, notamment pour le rôle d’arbitrage et de certification du Haut Représentant pour les élections ;

 3. Réaffirme qu’il souscrit à l’observation de la CEDEAO et du Conseil de paix et de sécurité concernant l’expiration du mandat du Président Laurent Ggagbo le 30 octobre 2005 et l’impossibilité d’organiser des élections présidentielles à la date prévue, et à la décision du Conseil de paix et de sécurité, à savoir, notamment, que le Président Gbagbo demeurera chef de l’État à partir du 31 octobre 2005 pour une période n’excédant pas 12 mois et exige de toutes les parties signataires des Accords de Linas-Marcoussis, d’Accra III et de Pretoria, ainsi que de toutes les parties ivoiriennes concernées, qu’elles l’appliquent pleinement et sans retard ;

 4. Se déclare favorable à l’établissement du Groupe de travail international au niveau ministériel et du Groupe de médiation, qui devraient tous deux être coprésidés par le Représentant spécial du Secrétaire général, engage le Groupe de travail international à se réunir le plus tôt possible, et confirme que le secrétariat du Groupe de travail international sera coordonné par l’Organisation des Nations Unies, conformément à l’article vi) du paragraphe 10 de la décision du Conseil de paix et de sécurité ;

 5. Prie instamment le Président de l’Union africaine, le Président de la CEDEAO et le Médiateur de l’Union africaine de consulter immédiatement toutes les parties ivoiriennes en vue de la nomination, d’ici au 31 octobre 2005, d’un nouveau premier ministre acceptable pour toutes les parties ivoiriennes signataires de l’Accord de Linas-Marcoussis, conformément à l’article ii) du paragraphe 10 de la décision du Conseil de paix et de sécurité, et de rester en contact étroit avec le Secrétaire général tout au long de ce processus ;

 6. Appuie pleinement l’article III) du paragraphe 10 de la décision du Conseil de paix et de sécurité, dans lequel il est souligné que les ministres rendront compte au Premier Ministre, qui exercera pleinement son autorité sur son cabinet ;

 7. Réaffirme combien il importe que tous les ministres participent pleinement au gouvernement de réconciliation nationale, comme il ressort clairement de la déclaration de son président en date du 25 mai 2004 (S/PRST/2004/17), considère donc que, si un ministre ne participe pas pleinement audit gouvernement, son portefeuille doit être repris par le Premier Ministre, et prie le Groupe de travail international de suivre de près l’évolution de la situation à cet égard ;

 8. Souligne que le Premier Ministre doit disposer de tous les pouvoirs nécessaires, conformément à l’Accord de Linas-Marcoussis, ainsi que de toutes les ressources financières, matérielles et humaines voulues, en particulier dans les domaines de la sécurité, de la défense et des affaires électorales, en vue d’assurer le bon fonctionnement du Gouvernement, de garantir la sécurité et le redéploiement de l’administration et des services publics sur l’ensemble du territoire ivoirien, de conduire le programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration et les opérations de désarmement et de démantèlement des milices, et d’assurer l’équité de l’opération d’identification et d’inscription des électeurs, ce qui permettrait d’organiser des élections libres, ouvertes, régulières et transparentes, avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies ;

 9. Exhorte toutes les parties ivoiriennes à veiller à ce que le Premier Ministre dispose de tous les pouvoirs et de toutes les ressources décrits au paragraphe 8 ci-dessus et ne rencontre aucun obstacle ni aucune difficulté dans l’exercice de ses fonctions ;

 10. Demande au Groupe de travail international, en se fondant sur les articles iii) et v) du paragraphe 10 de la décision du Conseil de paix et de sécurité, de vérifier que le Premier Ministre dispose de tous les pouvoirs et de toutes les ressources décrits au paragraphe 8 ci-dessus et de rendre immédiatement compte au Conseil de sécurité de tout obstacle ou problème que le Premier Ministre pourrait rencontrer dans l’exercice de ses fonctions et d’identifier les responsables ;

 11. Invite le Groupe de travail international, notant que le mandat de l’Assemblée nationale prend fin le 16 décembre 2005, à consulter toutes les parties ivoiriennes, si nécessaire en liaison avec le Forum de dialogue national mentionné au paragraphe 11 de la décision du Conseil de paix et de sécurité, en vue de faire en sorte que les institutions ivoiriennes fonctionnent normalement jusqu’à la tenue des élections en Côte d’Ivoire, et de tenir le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine informés à cet égard ;

 12. Considère, ainsi que l’a noté le Conseil de paix et de sécurité au paragraphe 9 de sa décision, que des mesures additionnelles sont requises afin d’accélérer la mise en œuvre de certaines des dispositions des Accords de Linas-Marcoussis, d’Accra III et de Pretoria, en particulier l’opération de désarmement, démobilisation et réintégration, le démantèlement et le désarmement des milices et l’établissement des conditions nécessaires à la tenue d’élections libres, régulières, ouvertes et transparentes, y compris en ce qui concerne l’opération d’identification et d’inscription des électeurs ;

 13. Demande en conséquence que le Groupe de travail international élabore dès que possible une feuille de route en consultation avec toutes les parties ivoiriennes, en vue de tenir des élections libres, régulières, ouvertes et transparentes dès que possible et au plus tard le 31 octobre 2006, qui traiterait en particulier des questions suivantes : a) La nomination d’un nouveau premier ministre, conformément aux dispositions du paragraphe 5 ci-dessus ; b) La mise en œuvre de toutes les questions en suspens auxquelles il est fait référence au paragraphe 12 ci-dessus, rappelant à cet égard que l’opération parallèle d’identification et de cantonnement des forces, prévue dans le programme national de désarmement, démobilisation, réinsertion et réadaptation signé à Yamoussoukro le 14 mai 2005, hâterait l’établissement des conditions nécessaires à la tenue d’élections libres, régulières, ouvertes et transparentes ;

 14. Exige des Forces nouvelles qu’elles appliquent sans délai le programme de désarmement, démobilisation et réintégration afin de faciliter le rétablissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national, la réunification du pays et l’organisation d’élections dès que possible ;

 15. Affirme que l’opération d’identification doit commencer sans retard ;

 16. Exige de toutes les parties ivoiriennes qu’elles mettent un terme à toutes les incitations à la violence et à la haine, à la radio, à la télévision et dans tous les autres médias ;

 17. Exige également que les milices soient désarmées et démantelées immédiatement sur l’ensemble du territoire national ;

 18. Rappelle les paragraphes 5 et 7 de la décision du Conseil de paix et de sécurité, et exige de toutes les parties ivoiriennes qu’elles s’abstiennent de tout recours à la force et à la violence, y compris contre les civils et les étrangers, et de toutes formes de manifestations de rue de nature à créer des troubles ;

 19. Demande instamment aux pays voisins de la Côte d’Ivoire d’empêcher tout mouvement transfrontière de combattants ou d’armes vers la Côte d’Ivoire ;

 20. Se déclare à nouveau gravement préoccupé par toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises en Côte d’Ivoire, et demande instamment aux autorités ivoiriennes d’enquêter sans retard sur ces violations afin de mettre un terme à l’impunité ;

 21. Condamne les graves attaques menées contre le personnel de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et les entraves inacceptables à la liberté de mouvement de l’ONUCI et des forces françaises, exige de toutes les parties ivoiriennes qu’elles coopèrent pleinement à leurs opérations, notamment en garantissant la sécurité et la liberté de circulation de leur personnel et du personnel associé sur tout le territoire de la Côte d’Ivoire, et affirme qu’aucune entrave à leur liberté de mouvement et à la pleine mise en œuvre de leur mandat ne sera tolérée ;

 22. Prend note du paragraphe 13 de la décision du Conseil de paix et de sécurité, appelle la déclaration de son président en date du 14 octobre 2005 (S/PRST/2005/49) et ses décisions au titre de la résolution 1609 (2005) du 24 juin 2005, notamment ses paragraphes 4, 5 et 6, et entend réexaminer, d’ici au 24 janvier 2006, date de la fin du mandat de l’ONUCI, le niveau des effectifs de l’ONUCI, à la lumière de la situation en Côte d’Ivoire ;

 23. Rappelle le paragraphe 12 de la décision du Conseil de paix et de sécurité, dans lequel ce dernier appuie les mesures individuelles prévues aux paragraphes 9 et 11 de la résolution 1572 (2004) du 15 novembre 2004, et réaffirme qu’il est prêt à imposer ces mesures à l’encontre de toute personne qui bloquerait la mise en œuvre du processus de paix, tel qu’il est notamment défini dans la feuille de route mentionnée au paragraphe 13 ci-dessus, de toute personne qui serait tenue responsable de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire en Côte d’Ivoire, de toute personne qui inciterait publiquement à la haine et à la violence, ou de toute personne ou entité jugée en état d’infraction à l’embargo sur les armes ;

 24. Demande instamment au Groupe de travail international, qui recevra régulièrement des rapports du Groupe de médiation, et au comité des sanctions créé par la résolution 1572 (2004) du 15 novembre 2004, d’évaluer, de contrôler et de suivre de près les progrès réalisés en ce qui concerne les questions mentionnées aux paragraphes 14 à 18 ci-dessus ;

 25. Décide de rester activement saisi de la question.

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 14:55

Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 4918e séance, le 27 février 2004

 Le Conseil de sécurité,

 RAPPELANT ses résolutions 1464 (2003) du 4 février 2003, 1479 (2003) du 13 mai 2003, 1498 (2003) du 4 août 2003, 1514 (2003) du 13 novembre 2003 et 1527 (2004) du 4 février 2004, ainsi que les déclarations de son président sur la Côte d'Ivoire,

REAFFIRMANT son ferme attachement au respect de la souveraineté, de l'indépendance, de l'intégrité territoriale et de l'unité de la Côte d'Ivoire, et rappelant l'importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération régionale,

RAPPELANT qu'il a entériné l'accord signé par les forces politiques ivoiriennes à Lina.s-Marcoussis le 24 janvier 2003 (S/2003/99) (l'Accord de Linas-Marcoussis), approuvé par la Conférence des chefs d'État sur la Côte d'Ivoire qui s'est tenue à Paris les 25 et 26 janvier 2003,

PRENANT note avec satisfaction des progrès récents, en particulier la réintégration des Forces nouvelles dans le Gouvernement, la conclusion de l'accord sur l'exécution du programme de désarme ment, démobilisation et réinsertion et les pourparlers entre le Président de la République de Côte d'Ivoire et les Forces nouvelles,

CONSIDERANT que les parties ivoiriennes ont progressé comme l'avait demandé le Secrétaire général vers la mise en oeuvre des mesures visées au paragraphe 86 de son rapport sur la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire en date du 6 janvier 2004 (S/2004/3), comme le Conseil en a reçu confirmation le 4 février 2004, et encourageant les parties ivoiriennes à poursuivre leurs efforts en ce sens,

APPELANT les parties et le Gouvernement de réconciliation nationale à prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir de nouvelles violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire et mettre un terme à l'impunité,

REAFFIRMANT aussi ses résolutions 1325 (2000) sur les femmes, la paix et la sécurité, 1379 (2001) et 1460 (2003) sur les enfants dans les conflits armés et 1265 (1999) et 1296 (2000) sur la protection des civils dans les conflits armés,

ACCUEILLANT avec satisfaction et encourageant les efforts que l'Organisation des Nations Unies déploie, dans le cadre de toutes ses opérations de maintien de la paix, pour sensibiliser le personnel de maintien de la paix à la question de l'action de prévention et de lutte contre le VIH/sida et d'autres maladies transmissibles,

PROFONDEMENT préoccupé par la dégradation de la situation économique en Côte d'Ivoire, qui pèse lourdement sur l'ensemble de la sous-région,

SE FELICITANT que l'Union africaine se soit engagée à soutenir le processus de réconciliation nationale en Côte d'Ivoire,

RAPPELANT qu'il soutient sans réserve les efforts que déploient la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la France en vue de promouvoir un règlement pacifique du conflit, et saluant en particulier l'efficacité de l'action menée par les forces de la CEDEAO pour stabiliser le pays,

PRENANT note du message que lui a adressé le Président de la République de Côte d'Ivoire le 10 novembre 2003, tendant à ce que la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire (MINUCI) soit transformée en opération de maintien de la paix,

PRENANT note de la demande que lui a adressée la CEDEAO le 24 novembre 2003, tendant à ce qu'une opération de maintien de la paix soit créée en Côte d'Ivoire,

CONSTATANT que la stabilité en Côte d'Ivoire ne pourra être assurée durablement sans que la paix règne dans la sous-région, en particulier au Libéria, et soulignant combien il importe que les pays de la sous-région coopèrent à cette fin, et que les efforts de consolidation de la paix et de la sécurité déployés par les missions des Nations Unies dans la sous-région soient coordonnés,

AYANT examiné le rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations

 Unies en Côte d'Ivoire en date du 6 janvier 2004 (S/2004/3 et Add. 1 et 2),

PRENANT note de la lettre datée du 8 janvier 2004, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Président de l'Assemblée générale (S/2004/100),

CONSCIENT qu'il subsiste des obstacles à la stabilité de la Côte d'Ivoire et considérant que la situation en Côte d'Ivoire continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,

 AGISSANT en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,

1. DECIDE de créer l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) pour une durée initiale de 12 mois à compter du 4 avril 2004, prie le Secrétaire général de transférer, à cette date, l'autorité de la MINUCI cl des forces de la CEDEAO à PONUCI, et décide en conséquence de proroger le mandat de la MINUCI jusqu'au 4 avril 2004;

2. DECIDE que l'ONUCI comprendra, en sus de l'effectif civil, judiciaire et pénitentiaire approprié, 6 240 militaires des Nations Unies, dont 200 observateurs militaires et 120 officiers d'état-major, et jusqu'à 350 membres de la police civile, en vue d'accomplir les tâches énoncées dans le paragraphe 6 ci-dessous;

3. PRIE le Secrétaire général d'encourager les missions des Nations Unies en Afrique de l'Ouest à mettre en commun leurs moyens logistiques et administratifs, dans la mesure du possible, et sans préjudice de leur capacité opérationnelle d'exécution de leurs mandats respectifs, en vue d'accroître leur efficacité et de réduire leur coût;

4. PRIE l'ONUCI d'exécuter son mandat en étroite coopération avec les missions des Nations Unies en Sierra Leone et au Libéria, en particulier en ce qui concerne la prévention des mouvements d'armes et de combattants à travers leurs frontières communes et la mise en oeuvre des programmes de désarmement et de démobilisation;

5. REAFFIRME son appui résolu au Représentant spécial du Secrétaire général et approuve sa pleine autorité en matière de coordination et de conduite de toutes les activités menées par le système des Nations Unies en Côte d'Ivoire;

6. DECIDE que l'ONUCI, en coordination avec les forces françaises autorisées au paragraphe 16 ci-après, s'acquittera du mandat suivant :

OBSERVATION DU CESSEZ-LE-FEU ET DES MOUVEMENTS DE GROUPES ARMES

a) Observer et surveiller l'application de l'accord de cessez-le-feu global du 3 mai 2003, et enquêter sur les éventuelles violations du cessez-le-feu;

b) Assurer la liaison avec les Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) et les éléments militaires des Forces nouvelles afin de promouvoir, en coordination avec les forces françaises, le rétablissement de la confiance entre toutes les forces ivoiriennes en présence, comme prévu dans sa résolution 1479 (2003);

c) Aider le Gouvernement de réconciliation nationale à surveiller les frontières, en prêtant une attention particulière à la situation des réfugiés libériens et aux mouvements de combattants;

 DESARMEMENT, DEMOBILISATION, REINSERTION, RAPATRIEMENT ET REINSTALLATION

d) Aider le Gouvernement de réconciliation nationale à procéder au regroupement de toutes les forces ivoiriennes en présence, et à assurer la sécurité des sites de cantonnement de ces dernières;

e) Aider le Gouvernement de réconciliation nationale à exécuter le programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion des combattants, en prêtant spécialement attention aux besoins particuliers des femmes et des enfants;

f) Coordonner étroitement avec les missions des Nations Unies en Sierra Leone et au Libéria la mise en oeuvre d'un programme de rapatriement librement consenti et de réinstallation des ex-combattants étrangers, en prêtant spécialement attention aux besoins particuliers des femmes et des enfants, pour appuyer les efforts déployés par le Gouvernement de réconciliation nationale et en coopération avec les gouvernements concernés, les institutions financières internationales compétentes, les organismes internationaux de développement et les pays donateurs;

g) Veiller à ce que les programmes visés aux alinéas e) et f) tiennent compte de la nécessité d'une démarche régionale;

h) Assurer la garde des armes, munitions et autres matériels militaires remis par les ex-combattants et mettre en sûreté, neutraliser ou détruire ces matériels;

 PROTECTION DU PERSONNEL DES NATIONS UNIES, DES INSTITUTIONS ET DES CIVILS

i) Assurer la protection du personnel, des installations et du matériel des Nations Unies, assurer la sécurité et la liberté de circulation du personnel des Nations Unies et, sans préjudice de la responsabilité du Gouvernement de réconciliation nationale, protéger les civils en danger immédiat de violence physique, dans la limite de ses capacités et dans les zones de déploiement de ses unités;

j) Contribuer à assurer, en coordination avec les autorités ivoiriennes, la sécurité des membres du Gouvernement de réconciliation nationale;

 APPUI AUX OPERATIONS HUMANITAIRES

k) Faciliter la libre circulation des personnes et des biens et te libre acheminement de l'aide humanitaire, notamment en aidant à créer les conditions de sécurité nécessaires;

 APPUI A LA MISE EN OEUVRE DU PROCESSUS DE PAIX

1) En concertation avec la CEDEAO et les autres partenaires internationaux, aider le Gouvernement de réconciliation nationale à rétablir l'autorité de l'État partout en Côte d'Ivoire;

m) Avec le concours de la CEDEAO et des autres partenaires internationaux, offrir au Gouvernement de réconciliation nationale un encadrement, des orientations et une assistance technique en vue de préparer et faciliter la tenue d'élections libres, régulières et transparentes dans le cadre de la mise en oeuvre de l'Accord de Linas-Marcoussis, en particulier d'élections présidentielles;

 ASSISTANCE DANS LE DOMAINE DES DROITS DE L'HOMME

n) Contribuer à la promotion et à la défense des droits de l'homme en Côte d'Ivoire en prêtant une attention particulière aux actes de violence commis contre les femmes et les filles, et aider à enquêter sur les violations des droits de l'homme pour mettre fin à l'impunité;

 INFORMATION

o) Faire comprendre le processus de paix et le rôle de l'ONUCI aux collectivités locales et aux parties, grâce à un service d'information efficace et notamment, le cas échéant, à un service de radiodiffusion des Nations Unies;

 ORDRE PUBLIC

p) Aider le Gouvernement de réconciliation nationale, en concertation avec la CLDEAO et d'autres organisations internationales, à rétablir une présence policière civile partout en Côte d'Ivoire et conseiller le Gouvernement de réconciliation nationale pour la réorganisation des services de sécurité intérieure;

q) Aider le Gouvernement de réconciliation nationale, en concertation avec la CEDEAO et d'autres organisations internationales, à rétablir l'autorité du système judiciaire et l'état de droit partout en Côte d'Ivoire;

 7. PRIE le Secrétaire général de prêter une attention particulière, sur le plan des effectifs, aux composantes de l'ONUCI chargées des questions relatives aux femmes et à la protection des enfants;

8. Autorise l'ONUCI à utiliser tous les moyens nécessaires pour s'acquitter de son mandat, dans les limites de ses capacités et dans les zones de déploiement de ses unités;

9. PRIE le Secrétaire gênerai et le Gouvernement de réconciliation nationale de conclure un accord sur le statut des forces dans les 30 jours suivant l'adoption de la présente résolution, compte tenu de la résolution 58/82 de l'Assemblée générale sur la portée de la protection juridique offerte par la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, et note que le modèle d'accord sur le statut des forces pour les opérations de maintien de la paix en date du 9 octobre 1990 (A/45/594) s'appliquera provisoirement en attendant la conclusion de cet accord;

10. SOULIGNE qu'il importe de mettre en oeuvre intégralement et sans condition les mesures prévues par l'Accord de Linas-Marcoussis, et exige que les parties s'acquittent des obligations qui leur incombent en vertu de cet accord, de sorte que, notamment, les élections présidentielles prévues puissent se dérouler en 2005, conformément aux échéances prévues par la Constitution;

11. DEMANDE à toutes les parties de coopérer pleinement au déploiement et aux opérations de l'ONUCI, notamment en garantissant la sécurité et la liberté de circulation du personnel des Nations Unies et du personnel associé sur tout le territoire de la Côte d'Ivoire;

12. REAFFIRME, en particulier, qu'il est nécessaire que le Gouvernement de réconciliation nationale entreprenne immédiatement l'exécution intégrale du programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, y compris le démantèlement de tous les groupes armés, en particulier les milices, la répression de toutes les formes de manifestations de rue de nature à créer des troubles, particulièrement les manifestations de groupes de jeunes, et la restructuration des forces armées et des services de sécurité intérieure;

13. EXHORTE la communauté internationale à continuer de réfléchir à la façon dont elle pourrait contribuer au développement économique de la Côte d'Ivoire pour que ce pays et la sous-région tout entière puissent se stabiliser durablement;

14. PRIE le Secrétaire général de le tenir régulièrement informé de la situation en Côte d'Ivoire, de l'application de l'Accord de Linas-Marcoussis et de l'exécution du mandat de l'ONUCI, et de lui présenter tous les trois mois un rapport à ce sujet, traitant notamment de la situation concernant l'effectif des troupes en vue d'une réduction progressive de cet effectif en fonction des progrès réalisés sur le terrain et des tâches restant à accomplir;

15. DECIDE de renouveler jusqu'au 4 avril 2004 l'autorisation qu'il a donnée aux forces françaises et aux forces de la CEDEAO dans sa résolution 1527 (2004);

16. AUTORISE les forces françaises, pour une durée de 12 mois à compter du 4 avril 2004, à user de tous les moyens nécessaires pour soutenir l'ONUCI, conformément à l'accord que doivent conclure l'ONUCI et les autorités françaises, et, en particulier, à :

-Contribuer à la sécurité générale de la zone d'activité des forces internationales;

-Intervenir, à la demande de l'ONUCI, pour soutenir des éléments de cette dernière dont la sécurité serait menacée;

-Intervenir en cas d'éventuelles actions belligérantes, si les conditions de sécurité l'exigent, en dehors des zones placées sous le contrôle direct de l'ONUCI;

-Aider à protéger les civils dans les zones de déploiement de leurs unités;

 17. PRIE la France de continuer à lui faire périodiquement rapport sur tous les aspects de son mandat en Côte d'Ivoire;

18. DECIDE de rester activement saisi de la question.

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 14:54

Le Conseil de sécurité,

Réaffirmant sa résolution 1464 (2003) du 4 février 2003, la déclaration de son président du 20 décembre 2002 (S/PRST/2002/42) ainsi que ses résolutions 1460 (2003) du 30 janvier 2003 et 1467 (2003) du 18 mars 2003,

Réaffirmant également son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité de la Côte d’Ivoire et réaffirmant également son opposition à toute tentative visant à saisir le pouvoir par des moyens inconstitutionnels,

Rappelant l’importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération régionale,

Rappelant une nouvelle fois son plein soutien aux efforts déployés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et par la France en vue de promouvoir un règlement pacifique du conflit et réaffirmant qu’il apprécie les efforts déployés par l’Union africaine pour parvenir à un règlement,

Réaffirmant qu’il a fait sien l’accord signé par les forces politiques ivoiriennes à Linas-Marcoussis le 24 janvier 2003 (S/2003/99) (« l’Accord de Linas-Marcoussis »), approuvé par la Conférence des chefs d’État sur la Côte d’Ivoire qui s’est tenue à Paris les 25 et 26 janvier,

Notant avec satisfaction les conclusions sur lesquelles a débouché la réunion tenue à Accra du 6 au 8 mars 2003, sous la présidence du Président du Ghana, qui assure actuellement la présidence de la CEDEAO,

Prenant note avec satisfaction de la constitution du Gouvernement de réconciliation nationale et de la tenue, le 3 avril 2003, du Conseil des ministres avec toutes les formations politiques qui le constituent et en présence des Présidents du Ghana, du Nigéria et du Togo,

Se félicitant du rapport du Secrétaire général du 26 mars 2003 (S/2003/374) et des recommandations qu’il contient,

Prenant note de l’existence de défis pour la stabilité de la Côte d’Ivoire et considérant que la situation en Côte d’Ivoire constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales dans la région,

1. Réaffirme son ferme appui au Représentant spécial du Secrétaire général et approuve la pleine autorité de celui-ci pour ce qui est de la coordination et de la conduite de toutes les activités du système des Nations Unies en Côte d’Ivoire;

2. Décide de créer, pour une période initiale de six mois, une Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire (MINUCI) avec pour mandat de faciliter la mise en oeuvre par les parties ivoiriennes de l’Accord de Linas-Marcoussis et comprenant une composante militaire sur la base de l’option b) prévue dans le rapport du Secrétaire général, en complément des opérations menées par les forces françaises et celles de la CEDEAO;

3. Approuve la mise en place d’une équipe restreinte chargée de fournir un appui au Représentant spécial du Secrétaire général en ce qui concerne les questions politiques et juridiques, les affaires civiles, la police civile, les élections, les médias et les relations publiques, les problèmes humanitaires et les questions relatives aux droits de l’homme, ainsi que la mise en place d’un groupe de liaison militaire, qui aura pour tâches, entre autres :

– De fournir des conseils au Représentant spécial sur les questions militaires;

– De suivre la situation militaire, notamment la sécurité des réfugiés libériens, et de faire rapport au Représentant spécial à ce sujet;

– D’assurer la liaison avec les forces françaises et celles de la CEDEAO, afin de conseiller le Représentant spécial au sujet de l’évolution de la situation militaire et des événements connexes;

– D’assurer également la liaison avec les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI) et les Forces nouvelles, afin d’instaurer un climat de confiance entre les groupes armés, en coopération avec les forces françaises et celles de la CEDEAO, en particulier en ce qui concerne les hélicoptères et les avions de combat;

– De contribuer à la planification du désengagement, du désarmement et de la démobilisation et d’identifier les tâches à accomplir, afin de conseiller le Gouvernement ivoirien et d’appuyer les forces françaises et celles de la CEDEAO;

– De faire rapport au Représentant spécial du Secrétaire général sur ces questions.

4. Souligne que le groupe de liaison militaire devrait se composer initialement de 26 officiers et que jusqu’à 50 autres pourront être progressivement déployés lorsque le Secrétaire général le jugera nécessaire et estimera que les conditions de sécurité le permettent;

5. Demande que, hormis les recommandations formulées dans le rapport du Secrétaire général au sujet de l’organisation de la MINUCI, notamment en ce qui concerne la composante droits de l’homme de la Mission, une attention particulière soit prêtée à l’élément parité des sexes au sein du personnel de la MINUCI et à la situation des femmes et des filles, conformément aux dispositions de la résolution 1325 (2000);

6. Réitère son appel à toutes les forces politiques ivoiriennes à appliquer pleinement et sans délai l’Accord de Linas-Marcoussis et invite à cet effet le Gouvernement de réconciliation nationale à élaborer un calendrier de mise en oeuvre de l’Accord de Linas-Marcoussis et à le présenter au Comité de suivi;

7. Rappelle qu’il importe de ne ménager aucun effort, conformément à l’esprit de l’Accord de Linas-Marcoussis, pour permettre au Gouvernement de réconciliation nationale d’exercer pleinement son mandat au cours de cette période de transition;

8. Souligne de nouveau la nécessité de traduire en justice les responsables de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire intervenues en Côte d’Ivoire depuis le 19 septembre 2002 et réitère son exigence que toutes les parties ivoiriennes prennent toutes les mesures nécessaires pour empêcher de nouvelles violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, en particulier à l’encontre des populations civiles, quelles que soient leurs origines;

9. Souligne qu’il importe de faire débuter rapidement le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion;

10. Demande à toutes les parties ivoiriennes de collaborer avec la MINUCI à l’exécution de son mandat, d’assurer la liberté de mouvement de son personnel dans l’ensemble du pays et une liberté de mouvement totale et sûre pour le personnel des organismes humanitaires, et de soutenir les efforts visant à trouver des solutions sûres et durables pour les réfugiés et les personnes déplacées;

11. Prie les forces de la CEDEAO et les forces françaises, dans l’exécution de leur mandat conformément à la résolution 1464 (2003), de continuer de travailler en étroite consultation avec le Représentant spécial et le Comité de suivi et de continuer à lui faire périodiquement rapport sur tous les aspects de l’exécution de leurs mandats respectifs;

12. Se félicite de l’accord de cessez-le-feu complet conclu le 3 mai entre les FANCI et les Forces nouvelles pour l’ensemble du territoire ivoirien, en particulier l’ouest, et se félicite que les forces de la CEDEAO et les forces françaises aient l’intention d’appuyer résolument l’application de ce cessez-le-feu;

13. Réitère l’appel qu’il a lancé à tous les États de la région pour qu’ils soutiennent le processus de paix en évitant toute action de nature à porter atteinte à la sécurité et à l’intégrité territoriale de la Côte d’Ivoire, en particulier l’envoi ou le passage au travers de leurs frontières de groupes armés et de mercenaires et la circulation et la prolifération illicites dans la région d’armes, notamment de petites armes et d’armes légères;

14. Engage toutes les parties ivoiriennes à s’abstenir de recruter ou d’utiliser des mercenaires ou des unités militaires étrangères et exprime son intention d’étudier les moyens d’examiner cette question;

15. Exige que, conformément à sa résolution 1460 (2003), toutes les parties au conflit qui recrutent ou utilisent des enfants en violation de leurs obligations internationales mettent fin immédiatement à cette pratique;

16. Insiste de nouveau sur l’urgente nécessité de fournir un soutien logistique et financier aux forces de la CEDEAO, notamment au moyen d’un fonds d’affectation spéciale approprié établi à cet effet par la CEDEAO, et appelle les États membres à apporter une aide internationale substantielle pour répondre aux besoins humanitaires d’urgence et permettre la reconstruction du pays et, dans ce contexte, souligne que le retour des personnes déplacées, en particulier dans le nord du pays, serait important pour le processus de reconstruction;

17. Souligne l’importance de la dimension régionale du conflit et de ses conséquences sur les États voisins et invite la communauté des donateurs à aider ceux-ci à faire face aux conséquences humanitaires et économiques de la crise;

18. Prie le Secrétaire général de lui rendre compte tous les trois mois de la mise en oeuvre de la présente résolution et de lui soumettre tous les mois des rapports actualisés;

19. Décide de rester activement saisi de la question.

 

Source : ONU.

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 14:52

Le Conseil de sécurité,

Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l'indépendance, à l'intégrité territoriale et à l'unité de la Côte d'Ivoire,

Rappelant l'importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération régionale,

Rappelant la décision prise par les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) lors du Sommet d'Accra du 29 septembre 2002 de déployer une force de maintien de la paix en Côte d'Ivoire,

Rappelant également son plein soutien aux efforts déployés par la CEDEAO, en vue de promouvoir un règlement pacifique du conflit, et appréciant également les efforts déployés par l'Union africaine pour parvenir à un règlement,

Se félicitant de la tenue, à l'invitation de la France, de la Table ronde des forces politiques ivoiriennes, à Linas-Marcoussis du 15 au 23 janvier 2003, ainsi que de la Conférence des chefs d'Etat sur la Côte d'Ivoire, à Paris les 25 et 26 janvier 2003,

Se félicitant du communiqué publié le 31 janvier 2003 à l'issue du vingt-sixième Sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO qui s'est tenu à Dakar ainsi que du communiqué publié le 3 février 2003 à l'issue de la septième session ordinaire au niveau des chefs d'Etat de l'Organe central du Mécanisme de l'Union africaine pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits,

Prenant note de l'existence de défis pour la stabilité de la Côte d'Ivoire et considérant que la situation en Côte d'Ivoire constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales dans la région,

1. Fait sien l'accord signé par les forces politiques ivoiriennes à Linas-Marcoussis le 24 janvier 2003 (S/2003/99) ("l'Accord de Linas-Marcoussis"), approuvé par la Conférence des chefs d'Etat, et demande à toutes les forces politiques ivoiriennes de l'appliquer pleinement et sans délai ;

2. Prend note des dispositions de l'Accord de Linas-Marcoussis prévoyant la formation d'un gouvernement de réconciliation nationale et appelle les forces politiques ivoiriennes à travailler avec le président et le Premier ministre à la mise en place d'un gouvernement équilibré et stable ;

3. Prend note également des dispositions de l'Accord de Linas-Marcoussis prévoyant la mise en place d'un Comité de suivi, appelle les membres de ce comité à surveiller étroitement le respect des termes de l'Accord et demande à toutes les parties de coopérer pleinement avec le Comité ;

4. Remercie le Secrétaire général du rôle essentiel qu'il a bien voulu jouer dans le bon déroulement de ces réunions, et l'encourage à continuer sa contribution au règlement définitif de la crise ivoirienne ;

5. Prie le Secrétaire général de lui présenter dans les meilleurs délais des recommandations sur la façon dont les Nations unies pourraient soutenir pleinement la mise en œuvre de l'Accord de Linas-Marcoussis, conformément à la demande émanant de la Table ronde des forces politiques ivoiriennes et de la Conférence des chefs d'Etat sur la Côte d'Ivoire, et se déclare prêt à prendre des mesures appropriées sur la base de ces recommandations ;

6. Salue l'intention du Secrétaire général de nommer son Représentant spécial pour la Côte d'Ivoire, basé à Abidjan, et le prie de bien vouloir procéder à cette nomination sans tarder ;

7. Condamne les graves violations des Droits de l'Homme et du droit international humanitaire intervenues en Côte d'Ivoire depuis le 19 septembre 2002, souligne la nécessité de traduire en justice les responsables et demande à toutes les parties, notamment le gouvernement, de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher de nouvelles violations des Droits de l'Homme et du droit international humanitaire, en particulier à l'encontre des populations civiles quelles que soient leurs origines ;

8. Se félicite du déploiement de la force de la CEDEAO et des troupes françaises pour contribuer à une solution pacifique à la crise, et en particulier à la mise en œuvre de l'Accord de Linas-Marcoussis ;

9. Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, et conformément à la proposition contenue au paragraphe 14 des conclusions de la Conférence des chefs d'Etat sur la Côte d'Ivoire (S/2003/99), autorise les Etats membres participant à la force de la CEDEAO en vertu du Chapitre VIII, de même que les forces françaises qui les soutiennent, à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et la liberté de circulation de leurs personnels et pour assurer, sans préjudice des responsabilités du gouvernement de réconciliation nationale, la protection des civils immédiatement menacés de violences physiques à l'intérieur de leurs zones d'opérations et en fonction de leurs moyens, pour une période de six mois à l'issue de laquelle le Conseil évaluera la situation sur la base des rapports mentionnés au paragraphe 10 ci-dessous et discutera du bien-fondé du renouvellement de l'autorisation ;

10. Prie la CEDEAO, au travers du commandement de sa force, et la France de lui faire périodiquement rapport sur tous les aspects de l'exécution de leurs mandats respectifs, par l'intermédiaire du Secrétaire général ;

11. Appelle tous les Etats voisins de la Côte d'Ivoire à soutenir le processus de paix en évitant toute action de nature à porter atteinte à la sécurité et à l'intégrité territoriale de la Côte d'Ivoire, en particulier le passage de groupes armés et de mercenaires au travers de leurs frontières et la circulation et la prolifération illicites dans la région d'armes, notamment de petites armes et d'armes légères ;

12. Décide de rester activement saisi de la question.

 Source : ONU.

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 14:07

10ème Gouvernement de la IIème République de Côte d'Ivoire du 7 Avril 2007

(Gouvernement de transition)

Président de la république

Président de la République de Cote d'Ivoire

M. Laurent Gbagbo

Premier Ministre

1- Premier ministre, chef du Gouvernement

M. Soro Kigbafori Guillaume (MPCI)

Ministres d'État

2- Ministre d’Etat, Ministre du Plan et du Développement

M. Antoine Bohoun Bouabré  (FPI, parti présidentiel)

Ministres

3- Ministère de l'Intérieur

M. TAGRO Asségnini Désiré  (FPI, parti présidentiel)

4- Ministère de la défense

M. Michel AMANI N’GUESSAN (FPI)

5 - Ministère des Affaires étrangères

M. Bakayoko Youssouf (PDCI)

6- Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l'Homme

M. Mamadou KONE

 4 - Ministère de la Défense

M. Aphing Kouassi René (PDCI)

5 - Garde des sceaux, ministère de la Justice et des droits de l'homme

M. Koné Mamadou (FN, rébellion)

6 - Ministère de l'Economie et des finances

M. Diby Koffi Charles (Société civile)

7 - Ministère de l'Agriculture

M. Amadou Gon Coulibaly (RDR, opposition)

8 - Ministère de la Solidarité et des victimes de guerre

M. Dakoury-Tabley Louis-André (Forces nouvelles)

9 - Ministère des Transports

M. Albert Mabri Toikeusse (UDPCI)

10 - Ministère de la Fonction publique et de l'Emploi

M. Oulaye Hubert  (FPI, parti présidentiel)

11 - Ministère des Mines et de l'énergie

M. Monnet Léon Emmanuel  (FPI, parti présidentiel)

12 - Ministère de la Réconciliation nationale et des Relations avec les institutions de la République

M. Sébastien DANO DJEDJE (FPI, parti présidentiel)

13 - Ministère Chargé Production Animale et des Ressources Halieutiques

M. Alphonse DOUATY

14 - Ministère de l’Education Nationale

M. BLEU-LAINE Gilbert

15 - Ministère de la Construction, de l'urbanisme et de l'habitat

M. Amon Tanoh Marcel Benoît (RDR, opposition)

16 - Ministère de l'Enseignement technique et de la Formation Professionnelle

M. Moussa DOSSO (FN, rébellion)

17 - Ministère des Infrastructures économiques

M. Achi Patrick Jérôme (PDCI, opposition)

18 - Ministère de la Ville et de la Salubrité urbaine

M. Mel Eg Théodore (UDCY)

19 - Ministère des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

M. Hamed Bakayoko (RDR, opposition)

20 - Ministère du Commerce

M. Soumahoro Youssouf  (FN, rébellion)

21 - Ministère de l’Enseignement Supérieur

M. CISSE Ibrahima (RDR, opposition)

22 - Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique

Dr Rémi ALLAH KOUADIO (PDCI, opposition)

23 - Ministère chargée de la Lutte contre le SIDA

Docteur ADJOBI NEBOUT Christine (FPI, parti présidentiel)

24 - Ministère de l'Industrie et de la Promotion du secteur privé

Madame Marie TEHOUA (PDCI, opposition)

25 - Ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts

M. Ahizi Aka Daniel (PIT, opposition)

26 - Ministre de la Jeunesse, de l’Education Civique et des Sports

M. Dagobert Banzio (PDCI, opposition)

27 - Ministère de la Famille, de la femme et des Affaires sociales

Mme Jeanne Adjoua PEUHMON (RDR, opposition)

28 - Ministère de l`Intégration africaine, Porte-parole du gouvernement

M. Amadou Koné (FN, rébellion)

29 - Ministère du Tourisme et de l’Artisanat

M. KONATE Sidiki (FN, rébellion)

30 - Ministère de la Culture et de la Francophonie

M. KOUADIO Komoé Augustin

31 - Ministère de la Reconstruction et de la Réinsertion

Mme Fatoumata Bamba, née Hamza (MFA, opposition)

32 - Ministère de la Communication

M. SY SAVANE Ibrahim (FN, rébellion)

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 13:50

DEUXIEME ACCORD COMPLEMENTAIRE A L'ACCORD POLITIQUE DE OUAGADOUGOU

 En application des paragraphes 1.2, 3.2, 3.3, 4.2 et 4.4. de l’accord politique de Ouagadougou du O4 mars 2007, en vue d’accélérer sa mise en œuvre, les deux Parties conviennent de ce qui suit :

 Article 1 : les deux Parties décident que le Regroupement des ex-combattants, le stockage des armes et le démantèlement des milices débuteront au plus tard le 22décembre 2007, sous la conduite du Centre de commandement intégré(CCI) et la supervision des Forces impartiales.

Pour opérationnaliser le Regroupement, les deux Parties décident de démarrer le recrutement pour le service civique au plus tard le 22décembre 2007, conformément au paragraphe 3 de l’accord politique de Ouagadougou, sur la base des sites déjà aménagés à cet effet.

 Article 2 : Aux fins de facilitation du processus de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion(DDR), prévu au paragraphe 3.2.1. de l’Accord politique de Ouagadougou, les deux Parties conviennent de faire verser par le Gouvernement une allocation forfaitaire mensuelle, dont les montant seront précisés par décret pris en Conseil des Ministres, pour assurer les opérations de démobilisation, l’alimentation et la prise en charge des ex-combattants, jusqu’à leur réinsertion ou leur intégration dans les nouvelles Forces de Défense et de Sécurité(FDS) ou dans la vie civile.

 Article 3 : Afin d’accélérer la restauration de l’autorité de l’Etat et le redéploiement de l’Administration sur l’ensemble du territoire national, les Parties décident de démarrer, au plus tard le 30 décembre 2007, le redéploiement fiscale et douanière, sur la base du principe de l’unicité de caisses, dont les modalités sont définies par le Gouvernement.

 Article 4 : Les deux Parties décident que le redéploiement de l’Administration et des services publics sur l’ensemble du territoire national, prévu par le paragraphe 4.2 de l’Accord politique de Ouagadougou sera achevé au plus le 30 janvier 2008.

 Article 5 : aux fins de la sécurisation de l’ensemble des opérations liées au processus de paix, prévue aux paragraphes 3.1.3. et 4.4. de l’Accord politique de Ouagadougou, les deux Parties conviennent que les Forces de Défense et de Sécurité(FDS) mettront à la disposition du Centre de commandement intégré(CCI) des éléments de la Police Nationale et de la Gendarmerie Nationale, en vue de la mise en place des unités mixtes, qui seront appuyées par les Forces impartiales.

 Article 6 : En application de l’Ordonnance n°2007-457 du 12 avril 2007 portant loi d’amnistie, les deux Parties conviennent que le Gouvernement rétablira les soldes avec rappel des éléments des FAFN ayant appartenu aux Forces Armées Nationales de Côte d’Ivoire, à la Gendarmerie et aux corps paramilitaires, pour compter de la de signature de ladite ordonnance.

 Article 7 : Les deux Parties conviennent que tous les militaires des FAFN ayant appartenu régulièrement aux Forces Armées Nationales de Côte d’Ivoire, à la Gendarmerie et aux corps paramilitaires seront réintégrés dans la Nouvelle Armées Nationales et bénéficieront d’une reconstitution de leur carrière.

 Article 8 : Pour les quotas d’intégration d’éléments des FAFN, les deux Parties conviennent de s’en remettre à l’arbitrage du Facilitateurs.

 En application des paragraphes 1.3.3.3 et 2.1.1 de l’Accord politique de Ouagadougou du 04 mars 2007, relatifs à l’identification et à l’inscription sur la liste électorale, es Parties signataires dudit Accord conviennent de ce suit :

 Article 1 : Les deux Parties s’accordent sur la désignation, par le Gouvernement, de la société SAGEM Sécurité(Groupe SAFRAN), dont le siège est sis au 27,rue Leblanc, 75512 Paris Cedex 15, France en qualité d’Opérateur technique pour les opérations prévues aux paraphes 1.3.3.3 et 2.1.1 de l’Accord politique de Ouagadougou du 04 mars 2007.

 Article 2 : Un décret pris en Conseil des ministres entérinera la désignation de la Société SAGEM Sécurité comme opérateur technique.

 Article 3 : Le présent accord complémentaire entre en vigueur dès sa signature.

 Fait à Ouagadougou, le 28 novembre 2007

Laurent GBAGBO Guillaume Kigbafori Soro

Président de la République Secrétaire général des Forces

De Côte d’Ivoire Nouvelles de la République de

Côte d’Ivoire

Blaise COMPAORE

Président du Burkina Faso,

Président en exercice de la CEDEAO,

Facilitateur

 

TROISIEME ACCORD COMPLEMENTAIRE A L'ACCORD POLITIQUE DE OUAGADOUGOU

 En application des dispositions du paragraphe 3 de l’Accord politique de Ouagadougou, les deux Parties conviennent de demander au Gouvernement d’adopter, au plus tard le 15 décembre 2007, les textes fixant le cadre général d’organisation, de composition et de fonctionnement des nouvelles Forces de Défense et de Sécurité.

 

Article 9 : Pour la question des grades des militaires ayant changé de catégorie dans les FAFN, les deux Parties conviennent de s’en remettre à l’arbitrage du Facilitateur.

 

Article 10 : Afin de donner plein effet aux dispositions du paragraphe 1.2 de l’accord politique de Ouagadougou, les deux Parties décident de lancer, avant la fin du mois de décembre 2007, l’opération de reconstitution des registres d’état civil perdus ou détruits dans certains centres d’état civil, conformément aux dispositions de l’Ordonnance du 17 janvier 2007. A cet effet, la reconstitution des registres d’état civil se fera concomitamment avec les audiences foraines d’établissement de jugements supplétifs d’actes de naissances.

 

Article 11 : Soucieux de maintenir la concertation permanente, afin de lever les obstacles à la mise en œuvre de l’Accord politique de Ouagadougou, les deux Parties conviennent de tenir régulièrement, autour du Représentant spécial du Facilitateur à Abidjan, des réunions hebdomadaires.

 

Article 12 : Les deux Parties conviennent que l’élection présidentielle aura lieu au plus tard à la fin du premier semestre de l’année 2008, selon un calendrier qui sera proposé au Gouvernement par la CEI, conformément aux dispositions pertinentes du Code électoral.

Pour ce faire, les opérations d’identification et d’inscription sur la liste électorale devront être entièrement réalisées.

 

Article 13 : Les deux Parties décident que le gouvernement mettra à disposition les ressources financières nécessaires à la réalisation des opérations sus visées dans les délais prévus par le présent accord complémentaire.

 

Article 14 : Le présent complémentaire entre en vigueur dès sa signature.

 
Fait à Ouagadougou, le 28 novembre 2007

 Laurent GBAGBO Guillaume Kigbafori Soro

Président de la République Secrétaire général des Forces

De Côte d’Ivoire Nouvelles de la République de

Côte d’Ivoire

Blaise COMPAORE

Président du Burkina Faso,

Président en exercice de la CEDEAO,

Facilitateur

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 13:44

PREAMBULE

A l'invitation de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso, en sa qualité de Président en exercice de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), agissant sur mandat exprès de celle-ci, deux délégations de la République de Côte d'Ivoire, l'une représentant le Président de la République et l'autre les Forces Nouvelles, se sont rencontrées à Ouagadougou du 05 février au 03 mars 2007.

Cette rencontre fait suite à l'annonce, le 19 décembre 2006, du plan de sortie de crise du Président Laurent GBAGBO qui a saisi, le 23 janvier 2007, le Président en exercice de la CEDEAO pour faciliter le dialogue direct entre les ex-belligérants du conflit armé en Côte d'Ivoire.

Le Président Blaise COMPAORE, après avoir consulté le Secrétaire Général des Forces Nouvelles, Monsieur Guillaume SORO, les différents acteurs de la scène politique ivoirienne, ainsi que le Premier Ministre, Monsieur Charles Konan BANNY, y a marqué son accord et a préconisé que ce dialogue direct s'inscrive dans le cadre de la résolution 1721 (2006) adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 1er novembre 2006.

Au cours de leurs échanges, la Délégation de la Présidence de la République de Côte d'Ivoire, conduite par Monsieur Désiré TAGRO, Conseiller Spécial du Président Laurent GBAGBO, Porte-parole de la Présidence de la République de Côte d'Ivoire, et la Délégation des Forces Nouvelles, conduite par Monsieur Louis-André DACOURY-TABLEY, Secrétaire Général Adjoint des Forces Nouvelles et Ministre de la Solidarité et des Victimes de guerre, profondément attachées à une sortie heureuse de la crise en Côte d'Ivoire, ont procédé à une analyse de la situation intérieure.

Elles ont souligné l'impérieuse nécessité de construire la paix et la stabilité; de lutter contre l'insécurité grandissante, le chômage et la pauvreté ; de restaurer l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national et de garantir la libre circulation des personnes et des biens sur toute l'étendue du territoire national.

En raison de la responsabilité particulière qu'elles ont dans la conduite du processus de sortie de crise, les deux Parties au conflit armé en Côte d'Ivoire ont reconnu l'impérieuse nécessité de se mettre ensemble pour consolider la paix, promouvoir une véritable réconciliation nationale et parvenir à une normalisation politique et institutionnelle, à travers un dialogue permanent et une confiance mutuelle.

Après avoir identifié les problèmes rencontrés dans la mise en œuvre des Accords de Linas-Marcoussis, d'Accra et de Pretoria, ainsi que des Résolutions de l'ONU sur la Côte d'Ivoire, les Parties, en vue d'arrêter des décisions, ont réaffirmé :

-leur attachement au respect de la souveraineté, de l'indépendance, de l'intégrité territoriale et de l'unité de la Côte d'Ivoire ;

-leur attachement à la Constitution ;

-leur attachement aux Accords de Linas-Marcoussis, d'Accra et de Pretoria ;

-leur attachement à toutes les Résolutions des Nations Unies sur la Côte d'Ivoire, en particulier aux Résolutions 1633 (2005) et 1721 (2006) du Conseil de Sécurité de l'ONU ;

-leur volonté de créer les conditions d'élections libres, ouvertes, transparentes et démocratiques ;

-leur volonté de mettre en commun leurs efforts et leurs énergies en vue d'un fonctionnement normal des Institutions de la Côte d'Ivoire et d'un retour à la normalité politique, administrative et militaire en Côte d'Ivoire.

Pour faciliter la mise en œuvre des Accords et des résolutions ci-dessus visés, notamment la Résolution 1721 (2006), les Parties ont arrêté les décisions suivantes :

 

I. DE L'IDENTIFICATION GENERALE DES POPULATIONS

Les Parties signataires du présent Accord ont reconnu que l'identification des populations ivoiriennes et étrangères vivant en Côte d'Ivoire constitue une préoccupation majeure. Le défaut d'une identification claire et cohérente, de même que l'absence de pièces administratives uniques attestant l'identité et la nationalité des individus constituent une source de conflits. Elles ont, en conséquence, décidé de mettre fin à cette situation par les mesures suivantes :

 u1.1. La relance des audiences foraines d'établissement de jugements supplétifs d'actes de naissance

 u1.1.1. Les audiences foraines seront relancées sur l'ensemble du territoire national dès la mise en place du nouveau Gouvernement issu du présent Accord. Dans le but d'accélérer la délivrance des jugements supplétifs d'acte de naissance, les magistrats appelés à animer les nouvelles juridictions créées pour les besoins des audiences foraines seront nommés par décret présidentiel et dotés de moyens nécessaires pour leur mission.

 u1.1.2. Les opérations exceptionnelles d'audiences foraines qui dureront trois (03) mois délivreront uniquement des jugements supplétifs tenant lieu d'actes de naissance aux personnes nées en Côte d'Ivoire qui n'ont jamais été déclarées à l'état civil.

 u1.1.3. A l'occasion de la relance des audiences foraines, une campagne de sensibilisation, d'information et de mobilisation impliquant les acteurs politiques, les Etats Majors Militaires et la Société civile sera organisée pour inviter les personnes concernées à se présenter devant les juridictions foraines de leur lieu de naissance pour se faire délivrer un jugement supplétif tenant lieu d'acte de naissance.

 u1.1.4. Les Parties s'engagent à garantir la sécurité des opérations d'audiences foraines sur toute l'étendue du territoire national.

 u1.2. La reconstitution des registres de naissance perdus ou détruits

Parallèlement aux audiences foraines d'établissement de jugements supplétifs d'actes de naissance, les registres d'état civil perdus ou détruits dans certains centres d'état civil seront reconstitués conformément aux dispositions de l'Ordonnance du 17 janvier 2007 et de son Décret d'application qui devra être pris dans les meilleurs délais.

 u1.3. L'organisation d'une opération d'établissement de nouveaux titres d'identité (cartes nationales d'identité et titres de séjour)

Les Parties s'engagent à organiser une opération exceptionnelle d'établissement de nouveaux titres d'identité selon les modalités ci-après.

 u1.3.1. Identification ordinaire

 u1.3.1.1. Les ivoiriens, assujettis à l'obligation de détention de la carte nationale d'identité, disposant d'un certificat de nationalité et d'un acte de naissance ou d'un jugement supplétif d'acte de naissance en tenant lieu, pourront bénéficier de la nouvelle carte nationale d'identité.

 u1.3.1.2. Les non ivoiriens disposant d'un acte de naissance ou d'un jugement supplétif d'acte de naissance en tenant lieu et d'un document consulaire indiquant leur nationalité pourront bénéficier d'un nouveau titre d'identité correspondant à leur statut.

 u1.3.2. Identification sur la base de la nouvelle liste électorale

 u1.3.2.1. Dans un souci d'accélération de l'identification et compte tenu de la situation actuelle de l'Administration en Côte d'Ivoire et des nécessités subséquentes de la sortie de crise, les Parties conviennent de privilégier l'identification basée sur la liste électorale.

 u1.3.2.2. A l'issue des audiences foraines, la CEI procèdera, sur la base de la liste électorale de 2000, à un recensement électoral, avec collecte des données biométriques sur toute l'étendue du territoire national. Pourront s'inscrire sur la liste électorale les ivoiriens âgés de dix-huit (18) ans au moins, munis d'un extrait d'acte de naissance ou d'un jugement supplétif d'acte de naissance en tenant lieu.

 u1.3.2.3. Tous les citoyens qui se seront fait enrôler sur la liste électorale se verront délivrer un récépissé comportant leur numéro d'identification unique qui sera nécessaire pour le retrait de la carte d'électeur et de la nouvelle carte nationale d'identité.

 u1.3.2.4. Après la procédure de validation de la liste électorale par la CEI, un décret pris en Conseil des ministres autorisera l'attribution de la nouvelle carte nationale d'identité à tous ceux qui figureront sur la liste électorale définitive. Celle-ci servira de base de données commune pour la délivrance des nouvelles cartes nationales d'identité et de la carte d'électeur.

 u1.3.3. Normes sur les nouveaux titres d'identité

 u1.3.3.1. Les nouveaux titres d'identité seront infalsifiables, hautement sécurisés et comporteront un numéro d'identification unique pour chaque titulaire.

 u1.3.3.2. La confection et la délivrance des nouveaux titres d'identité seront assurées par l'Office National d'Identification (ONI), sous la supervision de la Commission nationale de supervision de l'Identification (CNSI).

 u1.3.3.3. Pour l'opération d'identification, le Gouvernement fera appel, avec l'accord des deux (02) Parties, à un opérateur technique désigné par décret pris en Conseil des Ministres.

 II.DU PROCESSUS ELECTORAL

Soucieuses de parvenir, dans les meilleurs délais, à une paix durable et à une normalisation politique et institutionnelle en Côte d'Ivoire, les Parties au Dialogue Direct réaffirment leur engagement à préparer, à l'issue de l'opération d'identification, des élections présidentielles ouvertes, démocratiques et transparentes, conformément aux accords de Linas-Marcoussis, d'Accra et de Pretoria. A cette fin, elles décident ce qui suit :

u2.1. L'inscription sur la liste     électorale

 u2.1.1. Les Parties conviennent que l'inscription sur la liste électorale sera établie par l'Institut National de la Statistique (INS) et l'opérateur technique désigné par le Gouvernement pour l'identification. Ces deux opérateurs accompliront leur mission sous la responsabilité de la CEI.

 u2.1.2. Tous les citoyens ivoiriens en âge de voter pourront s'inscrire sur la liste électorale. A cet effet, ils devront se munir d'une des pièces suivantes : un extrait d'acte de naissance ou un jugement supplétif d'acte de naissance en tenant lieu.

 u2.1.3. Un décret pris en Conseil des Ministres fixera les modalités d'inscription sur la liste électorale conformément aux dispositions du Code électoral.

 u2.2. La publication de la liste électorale définitive

 u2.2.1. La liste électorale définitive, validée par la CEI, sera publiée conformément aux dispositions de l'article 11, al. 2 du Code électoral, ou par toute autre voie convenue par les Parties.

 u2.3. L'établissement et la distribution des cartes électorales

 u2.3.1. Après sa publication, la liste électorale définitive donnera lieu à l'établissement des cartes d'électeurs sous la responsabilité de la CEI.

 u2.3.2. La distribution des cartes d'électeurs sera assurée par la CEI à travers ses démembrements deux semaines au plus tard avant la date des élections, conformément à l'article 5 du Code électoral.

u2.3.3. L'électeur qui n'aura pas pu retirer sa carte d'électeur dans le délai prévu dans le paragraphe ci-dessus pourra néanmoins voter avec sa nouvelle carte nationale d'identité, s'il est régulièrement inscrit sur la liste électorale.

 u2.4. Collaboration entre les structures intervenant dans le processus électoral

 u2.4.1. Dans un souci de transparence et d'efficacité, sous l'autorité de la CEI, l'INS et l'Opérateur technique désigné par le Gouvernement collaboreront pour l'établissement des cartes d'électeur.

 u2.4.2. Un décret pris en Conseil des ministres précisera les modalités de cette collaboration.

 III. DES FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE DE CÔTE D'IVOIRE

Les Parties au présent Accord, conscientes que l'Armée nationale doit être le reflet de l'unité et de la cohésion nationales et la garante de la stabilité des institutions républicaines, se sont engagées à procéder à la restructuration et à la refondation des deux armées en vue de la mise en place de nouvelles forces de défense et de sécurité attachées aux valeurs d'intégrité et de moralité républicaine.

Un mécanisme spécial de restructuration et de refondation de l'Armée sera adopté par ordonnance pour fixer le cadre général d'organisation, de composition et de fonctionnement des nouvelles Forces de Défense et de Sécurité. En conséquence, les deux Parties décident de procéder à l'unification des deux forces en présence par la création d'une structure opérationnelle intégrée.

 u3.1. La mise en place d'un Centre de commandement intégré (CCI)

 u3.1.1. Dans un esprit de cogestion des questions liées à la Défense et à la Sécurité, les deux (02) Parties ex-belligérantes conviennent de créer un Centre de commandement intégré chargé d'unifier les forces combattantes en présence et de mettre en œuvre les mesures de restructuration des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire.

 u3.1.2. Le Centre de commandement intégré adoptera son organigramme et sera placé sous le commandement conjoint du Chef d'Etat Major Général des FANCI et du Chef d'Etat Major des FAFN. Il sera paritairement composé d'Officiers désignés par les deux (02) Chefs d'Etat Major.

 u3.1.3. Le Centre de commandement intégré aura pour missions essentielles:

-la contribution à l'élaboration de la politique de défense et de sécurité ;

-la mise en œuvre du Programme National de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion (PNDDR), sous la supervision des Forces impartiales ;

-l'opérationnalisation des tâches militaires et de sécurité liées au processus de sortie de crise ;

-la sécurisation des audiences foraines, des opérations d'identification, ainsi que la sécurité du processus électoral ;

-la mise en place d'unités militaires et paramilitaires mixtes ;

-la coordination des mesures visant à garantir la protection et la libre circulation des personnes et des biens sur toute l'étendue du territoire national.

 u3.2. Du Programme National de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion

 u3.2.1. Les Parties au présent Accord conviennent de procéder, dans les meilleurs délais, au désarmement des forces en présence conformément aux recommandations des Accords de Linas-Marcoussis et aux modalités prévues dans les accords militaires suivants :

-Le Plan Conjoint des Opérations du DDR (PCO) signé le 09 janvier 2004 et actualisé lors du séminaire sur le désarmement organisé du 02 au 06 mai 2005 à Yamoussoukro sous l'égide de la médiation Sud-Africaine ;

-Le Programme national de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion (PNDDR/RC) et son chronogramme, adoptés le 9 juillet 2005 à Yamoussoukro ;

-Les conclusions de la séance de travail tenue à Yamoussoukro le samedi 14 mai 2005 entre les Chefs d'Etat-major (CEM) des FDS et des FAFN.

 u3.2.2. Les Parties conviennent d'accélérer le démantèlement et le désarmement des milices.

 u3.2.3. Les Parties conviennent d'accélérer le processus de regroupement sur les dix sept (17) sites préalablement localisés et d'exécuter le chronogramme du PNDDR actualisé.

 u3.3. Le Service civique

 u3.3.1. Les deux (02) Parties conviennent que le Service civique, destiné à encadrer toute la jeunesse de Côte d'Ivoire et à la former en vue d'un emploi, accueillera également tous les jeunes qui se sont familiarisés avec le maniement des armes pour les besoins de la guerre, dans le but de les encadrer et de les former pour de futurs emplois civils ou militaires.

 u3.3.2. L'organisation et le fonctionnement du Service civique seront définis par décret pris en Conseil des Ministres.

 IV. DE LA RESTAURATION DE L'AUTORITE DE L'ETAT ET DU REDEPLOIEMENT DE L'ADMINISTRATION SUR L'ENSEMBLE DU TERRITOIRE NATIONAL

u4.1. Fermement déterminées à parvenir à la normalisation politique et institutionnelle en Côte d'Ivoire, les Parties au présent Accord s'engagent à restaurer l'autorité de l'Etat et à redéployer l'administration et tous les services publics sur l'ensemble du territoire national.

 u4.2. Le redéploiement de l'administration et des services publics se fera par l'ensemble des ministères concernés, sous l'autorité du Premier Ministre, dès la suppression de la zone de confiance et l'établissement des postes d'observation. Le redéploiement de l'administration concernera l'ensemble des services publics, y compris les services sociaux de base, notamment ceux de l'éducation, de la santé, de l'eau et de l'assainissement.

 u4.3. La désignation des responsables des principaux services administratifs se fera après concertation entre les deux Parties.

 u4.4. Les Forces de Police et de Gendarmerie, comprenant les 600 éléments issus de l'Accord de Pretoria, seront chargées d'assurer la sécurité de l'ensemble du corps préfectoral et des services techniques déployés.

 V. DU CADRE INSTITUTIONNEL D'EXECUTION

u5.1. Les deux (02) Parties au Dialogue Direct exerçant un contrôle effectif, administratif et militaire, de part et d'autre de la zone de confiance, conscientes de leurs hautes responsabilités dans le fonctionnement de l'Etat et déterminées à parvenir à une normalisation politique et institutionnelle fondée sur la gestion concertée du pouvoir politique et la réconciliation nationale, décident de mettre en place un nouveau cadre institutionnel d'exécution.

 u5.2. Le Gouvernement de transition travaillera dans un esprit de concertation permanente, de complémentarité et d'ouverture aux autres forces politiques de Côte d'Ivoire pour aboutir à la réunification de la Côte d'Ivoire, au désarmement et à l'organisation d'élections ouvertes, transparentes et démocratiques, tels que prévus dans les différents accords et résolutions relatifs à la sortie de crise.

 VI. MESURES VISANT A

CONSOLIDER LA RECONCILIATION NATIONALE, LA PAIX, LA SECURITE ET LA LIBRE CIRCULATION

DES PERSONNES ET DES BIENS

Afin de consolider la paix, la réconciliation nationale et la libre circulation des personnes et des biens, les Parties au Dialogue direct conviennent des mesures  ci-après :

 u6.1. De l'embargo sur l'importation des armes

 u6.1.1. Les deux Parties au Dialogue direct conviennent de demander au Conseil de Sécurité des Nations Unies, avec le concours du Facilitateur et de la CEDEAO, la levée de l'embargo sur les armes qui pèse sur la Côte d'Ivoire dans un délai de trois mois après l'organisation de l'élection présidentielle.

 u6.1.2. Elles conviennent aussi de demander au Conseil de Sécurité de l'ONU, avec le concours du Facilitateur et de la CEDEAO, une autorisation spéciale immédiate d'importer les armements légers nécessaires au maintien de l'ordre et de la sécurité publique, sous le contrôle du Centre de commandement intégré visé dans le paragraphe 3.1. ci-dessus.

 u6.2. De la zone de confiance

 u6.2.1. Les deux Parties au Dialogue direct, dans le but de permettre la libre circulation des biens et des personnes, conviennent de demander aux Forces impartiales de la Licorne et de l'ONUCI la suppression de la zone de confiance, conformément au paragraphe A.4. du document portant "Gestion de la zone de confiance", dénommé Le "Code 14".

 u6.2.2. A titre transitoire, une ligne imaginaire, dite ligne verte, allant d'Est en Ouest suivant la ligne médiane de la zone de confiance, sera établie et sera jalonnée par des postes d'observation installés sur les axes d'infiltration. Les postes d'observation seront occupés par les Forces impartiales et seront réduits de moitié tous les deux mois jusqu'à leur suppression totale.

 u6.2.3. Des unités mixtes, composées paritairement des membres des FAFN et des FDS et chargées d'assurer les missions de police et de sécurité, seront déployées dans la zone de confiance. Ces unités seront supprimées avec la réforme et la restructuration de l'Armée.

 u6.3. De la loi d'amnistie

 Afin de faciliter le pardon et la réconciliation nationale et de restaurer la cohésion sociale et la solidarité entre les Ivoiriens, les deux Parties au Dialogue direct conviennent d'étendre la portée de la loi d'amnistie adoptée en 2003. A cet effet, elles ont décidé d'adopter, par voie d'ordonnance, une nouvelle loi d'amnistie couvrant les crimes et délits relatifs aux atteintes à la sûreté de l'État liés aux troubles qui ont secoué la Côte d'Ivoire et commis  entre le 17 septembre 2000 et la date d'entrée en vigueur du présent Accord, à l'exclusion des crimes économiques, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.

 u6.4. Des sanctions

Les Parties au présent Accord conviennent de saisir l'Union Africaine, par l'intermédiaire de la CEDEAO, pour demander au Conseil de Sécurité des Nations Unies la levée immédiate des sanctions individuelles frappant les acteurs de la crise ivoirienne.

 u6.5. Du Programme d'aide au retour des déplacés de la guerre

Dans la perspective de la réconciliation nationale et de la normalisation politique et institutionnelle, les Parties au Dialogue direct conviennent de mettre en place, dans les meilleurs délais, un Programme d'aide au retour des déplacés de la guerre. Ce Programme vise à assurer la réinsertion sociale des personnes et des familles qui ont abandonné leur domicile ou leurs biens du fait de la guerre. Les deux (02) Parties conviennent de donner au Ministère technique concerné les moyens de mise en œuvre de ce Programme.

 u6.6. Du Code de bonne conduite

En raison de l'impérieuse nécessité d'apaiser et de moraliser la vie publique,  d'instaurer un nouvel environnement politique en Côte d'Ivoire et d'éviter toute interprétation partisane et démagogique du présent Accord, les Parties s'engagent à observer un code de bonne conduite.

 u6.6.1. Les Parties s'engagent à organiser une vaste campagne d'information et de sensibilisation auprès des populations vivant en Côte d'Ivoire, afin de les amener à adhérer pleinement au processus de sortie de crise et de réconciliation nationale.

 u6.6.2. Elles s'interdisent toute propagande, notamment médiatique, tendant à nuire à l'esprit de la cohésion et de l'unité nationales. Elles font appel à la presse nationale et internationale pour qu'elle accompagne, de manière constructive, la consolidation de la paix et l'esprit de tolérance.

 u6.6.3. Les Parties s'engagent à entretenir entre elles un esprit de dialogue permanent basé sur la confiance mutuelle, à s'abstenir de toute attitude belligérante et outrageante et à appeler leurs militants respectifs à adopter des comportements empreints de respect et de retenue.

 u6.6.4. Elles conviennent de conjuguer leurs efforts en vue de renforcer l'éthique et la moralité républicaines au sein de leurs forces respectives, dans le respect de la dignité et des droits fondamentaux de la personne humaine. Elles s'engagent à conduire leurs forces respectives à travailler ensemble en bonne intelligence.

 u6.6.5. Les Parties s'interdisent toute utilisation abusive et contraire à l'esprit du présent Accord de la société civile et des organisations syndicales.

 VII. DES MECANISMES DE SUIVI

ET DE CONCERTATION

Aux fins du suivi du présent Accord et de la poursuite du Dialogue direct, les Parties conviennent de créer un Cadre permanent de concertation (CPC) et un Comité d'évaluation et d'accompagnement (CEA).

 u7.1. Le Cadre permanent de concertation (CPC)

Le Cadre permanent de concertation est un organe de veille et de Dialogue permanent dans le but de renforcer la cohésion nationale.

Il est composé ainsi qu'il suit :

-Monsieur Laurent GBAGBO, Président de la République ;

-Monsieur Guillaume K. SORO, Secrétaire général des Forces Nouvelles ;

-Monsieur Alassane Dramane OUATTARA, Président du RDR ;

-Monsieur Henri Konan BEDIE, Président du PDCI ;

-Monsieur Blaise COMPAORE, Président en exercice de la CEDEAO, en sa qualité de Facilitateur.

Hormis le Président Laurent GBAGBO et le Président en exercice de la CEDEAO, les autres membres du CPC ont rang de Président d'institution.

Le CPC est compétent pour examiner toute question relative au présent Accord.

 u7.2. Le Comité d'évaluation et d'accompagnement (CEA)

Le Comité d'évaluation et d'accompagnement est chargé de l'évaluation périodique de la mise en œuvre des mesures prévues dans le présent Accord. Il est également chargé de suggérer toutes dispositions pratiques et nécessaires à la bonne exécution du présent Accord.

Il est composé ainsi qu'il suit :

-Président : le Facilitateur ou son Représentant ;

-Membres : trois (3) représentants pour chacune des deux (02) Parties signataires ;

Les deux Parties conviendront, d'un commun accord, de l'élargissement du CEA à d'autres membres de la classe politique ivoirienne.

En outre, le Facilitateur fera appel à tout autre observateur, représentant de pays et d'organisations internationales ou interafricaine qu'il jugera nécessaire.

Le CEA est présidé par le Facilitateur ou son représentant. Il se réunit au moins une fois par mois en session ordinaire et, en tant que de besoin, en session extraordinaire, sur convocation de son Président.

Aux fins de l'exécution de sa mission, le CEA rendra compte au CPC de la mise en œuvre de l'Accord et en informera le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies.

 VIII. DISPOSITIONS DIVERSES

ET FINALES

u8.1. Les Parties s'engagent à s'en remettre à l'arbitrage du Facilitateur en cas de litige sur l'interprétation ou la mise en œuvre du présent Accord.

 u8.2. Les Parties conviennent de demander des troupes militaires africaines supplémentaires pour participer à la mission de paix des Forces impartiales en Côte d'Ivoire.

 u8.3. Le chronogramme joint au présent Accord en fait partie intégrante. Les Parties conviennent d'exécuter les opérations convenues conformément à ce chronogramme.

 u8.4. Le présent Accord entre en vigueur dès sa signature par les Parties. Les Parties conviennent de demander au Facilitateur, en sa qualité de Président en exercice de la CEDEAO, de saisir, par le biais de l'Union Africaine, le Conseil de Sécurité des Nations Unies aux fins d'entériner le présent Accord.

 Fait à Ouagadougou,

le 04 mars 2007

 Laurent GBAGBO

Président de la République de Côte d'Ivoire

Guillaume Kigbafori SORO

Secrétaire général des Forces Nouvelles de la République de Côte d'Ivoire

Blaise COMPAORE,

Président du Burkina Faso,

Président en exercice de la CEDEAO,

Facilitateur

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 13:43

Accord d’Accra III sur la Côte d’Ivoire

A l’invitation de son Excellence M. John Agyekum Kufuor, président de la République du Ghana et Président en exercice de la CEDEAO, et de son excellence Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies, les chefs d’Etat et de gouvernement africains, ci-après, ainsi que leurs représentants dûment accrédités, ont rencontré à Accra les 29 et 30 juillet 2004, son Excellence M. Laurent Gbagbo, Président de la République de Côte d’Ivoire, son Excellence Seydou Elimane Diarra, Premier ministre du Gouvernement de réconciliation nationale et les principales Forces politiques ivoiriennes signataires de l’Accord de Linas Marcoussis, à savoir le FPI, le MJP, le MPCI, le MPIGO, le PDCI-RDA, le PIT, le MFA, le RDR, l’UDCY, et l’UDPCI :

Son Excellence Mathieu Kérékou

Président de la République du Benin

Son Excellence Blaise Compaoré

Président du Faso, chef du Gouvernement

Son Excellence Denis Sassou NGuesso

Président de la République du Congo

Son Excellence Laurent Gbagbo

Président de la République de Côte d’Ivoire

Son Excellence El Hadj Omar Bongo Ondimba

Président de la République Gabonaise

Son Excellence John Agyekum Kufuor

Président de la République du Ghana,

Président en exercice de la CEDEAO

Son Excellence Gyude Bryant

Président du Gouvernement national de transition du Liberia

Son Excellence Amadou Toumani Touré

Président de la République du Mali

Son Excellence Mamadou Tandja

Président de la République du Niger

Président en exercice de l’UEMOA

Son Excellence Chief Olusegun Obasanjo

Président et Commandant-en-chef des Forces armées de la République fédérale du Nigeria et Président en exercice de l’Union Africaine

Son excellence Ahmad Tejan Kabbah

Président de la République de Sierra Leone

Son excellence Thabo MBeki

Président de la République de l’Afrique du Sud

Son Excellence Gnanssingbé Eyadema

Président de la République Togolaise

Son Excellence Fernando Da Piedade Dias Dos Santos

Premier ministre de la République de l’Angola

Son Excellence Cheikh Tidiane Sy

Ministre d’Etat à la Présidence, représentant le Président de la République du Sénégal

Son Excellence Momodou Kebba Jallow

Haut Commissaire de la République de la Gambie au Ghana, représentant le Président de la République de la Gambie

Son Excellence El Hadj Mamadou Falilou Bah

Ambassadeur de la République de Guinée en République du Ghana, représentant le Président de la République de Guinée

2 – Les Personnalités suivantes ont également participé à la rencontre :

Son Excellence Alpha Oumar Konaré

Président de la Commission de l’Union Africaine

Son Excellence Dr Mohammed Ibn Chambas

Secrétaire exécutif de la CEDEAO

3 – Lors de la rencontre présidée par son Excellence M. John Agyekum Kufuor, les Forces politiques ivoiriennes ont examiné les différents obstacles qui se posent à la mise en œuvre totale des Accords de Linas Marcoussis et d’Accra II. Elles ont formulé des propositions quant à la manière de surmonter ces obstacles et de parvenir à un consensus sur les questions clés auxquelles le processus de paix est confronté.

4. Les forces politiques ivoiriennes ont réitéré leur engagement aux principes et programme du Gouvernement de contenu dans les accords de Linas-Marcoussis et d’Accra II. Elles ont aussi réaffirmé leur détermination à s’engager résolument dans la voie d’une application intégrale et inconditionnelle desdits accords.

5. En vue de remettre le processus de paix sur la bonne voie, et d’assurer une mise en œuvre durable des dispositions de l’Accord de Linas-Marcoussis, les forces politiques de Côte d’Ivoire ont convenu des mesures suivantes.

Critères d’éligibilité à la présidence de la République (Art.35 de la Constitution) et autres réformes législatives

6. En raison des graves menaces persistantes contre l’intégrité territoriale de la Côte d’Ivoire causée par la crise continue, le président de la République doit faire valoir les pouvoirs que lui confère la constitution, en vue de la mise en des dispositions de la section III sur l’éligibilité, du programme de Gouvernement de Réconciliation Nationale annexé à l’Accord de Linas-Marcoussis pour la fin du mois de septembre 2004.

7. Comme indiqué à la réunion d’Addis-Abéba du 6 juillet 2004, le président de la République a convoqué le 28 juillet une session extraordinaire de l’Assemblée Nationale pour procéder à l’adoption de toutes les réformes juridiques conformément à l’esprit et à la lettre de l’Accord de Linas-Marcoussis.

8. Les forces politiques ont réitéré leur engagement de garantir le soutien de leurs députés à l’Assemblée Nationale pour l’adoption de ces textes législatifs pour la fin août 2004 tel que stipulé dans l’Accord de Linas-Marcoussis.

Désarmement, démobilisation, réintégration (DDR)

9. Les parties se sont engagées à commencer le DDR au plus tard le 15 du mois d’octobre 2004. le processus sera conduit sur la base d’un calendrier spécifique en conformité avec les dispositions pertinentes de l’Accord de Linas-Marcoussis et les décisions adoptées à cet effet à Grand Bassam et à Yamoussoukro. Le processus de DDR concernera tous les groupes paramilitaires et de milices. Il a également été convenu que la restructuration des forces de défense et de sécurité conformément à la feuille de route élaborée et validée à Grand Bassam.

10. Elles demandent au Premier Ministre du Gouvernement de fixer un calendrier pour la restauration de l’administration d’Etat et des services publics dans l’ensemble du pays.

Délégation de pouvoir au Premier Ministre

11. Les parties ont rappelé que dans sa lettre en date du 22 décembre 2003, le président a notifié au Premier Ministre que la délégation de pourvoir qui lui est conférée au terme de l’article 53 de la constitution lui permet de mettre en œuvre toutes les dispositions de l’Accord de Linas-Marcoussis jusqu’à la tenue des élections prévues en octobre 2005. A cet égard, le Président traduira les termes de sa lettre sous forme de décret qui précisera les domaines couverts par cette délégation de pouvoir conformément aux dispositions pertinentes de l’Accord de Linas-Marcoussis. Le Président de la République et le Premier Ministre se sont entendus sur un texte de décret de délégation de pouvoir et sur des mesures complémentaires adéquates.

Reprise des activités du gouvernement de réconciliation nationale

12. Le Président de la République, le Premier Ministre et les forces politiques ivoiriennes ont convenu de l’urgence de reprendre les activités du Gouvernement de Réconciliation Nationale en vue de lui permettre de jouer son rôle vital pour un retour à un ordre normal dans le pays et d’assurer une mise en œuvre durable de l’accord de Linas-Marcoussis. Ils ont également convenu de convoquer une réunion du conseil des ministres une semaine après la signature de cet accord.

Droits de l’homme

13. Les parties ivoiriennes reconnaissent que la restauration d’une paix et d’une stabilité durable exige le respect des droits de l’Homme et de l’Etat de Droit. A cet effet, elles ont convenu de coopérer pleinement avec la commission internationale d’enquête qui a été mise en place conformément à l’Accord de Linas-Marcoussis pour enquêter sur les violations des droits de l’homme commises en Côte d’Ivoire depuis le début de la crise le 19 septembre 2002.

 

14. Elles ont également convenu que la Commission Nationale des Droits de l’Homme telle que prévue par l’Accord de Linas-Marcoussis soit créée et commence ses travaux sans délai.

Groupe de suivi

15. Les parties sont convenues de mettre sur pied un groupe de suivi tripartite comprenant des représentant en Côte d’ivoire de la CEDEAO, de l’Union Africaine et de l’Opération des Nations Unies. Le groupe de suivi fera des rapports tous les 15 jours sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord d’Accra III, au président en exercice de la CEDEAO, au président de la Commission de l’Union Africaine et au secrétaire général des Nations Unies.

Motion de remerciements

16. Les parties ont exprimé leur profonde gratitude au président John Agyekum Kuffor, président en exercice de la CEDEAO et au secrétaire Général des Nations Unis, ainsi qu’à tous les Chefs d’Etats et autres dignitaires participant à la réunion pour leurs efforts inlassable dans la recherche de la paix en Côte d’Ivoire et pour leurs sages conseils et avis qui ont permis aux parties de parvenir au présent Accord.

17. Tous les participants ont exprimé leur profonde gratitude à son excellence Monsieur John Agyekum Kufuor, Président de la république du Ghana, au Gouvernement et au peuple ghanéen pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité généreuse qu’ils ont contribué à la tenue des négociations dans un climat d’ouverture et d’entente mutuelle.

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 13:41

1) A l’invitation du Président de la République française, une Table Ronde des forces politiques ivoiriennes s’est réunie à Linas-Marcoussis du 15 au 23 janvier 2003. Elle a rassemblé les parties suivantes FPI, MFA, MJP, MPCI, MPIGO, PDCI-RDA, PIT, RDR, UDCY, UDPCI. Les travaux ont été présidés par M. Pierre MAZEAUD, assisté du juge Keba Mbaye et de l’ancien Premier ministre Seydou Diarra et de facilitateurs désignés par l’ONU, l’Union Africaine et la CEDEAO.

 

Chaque délégation a analysé la situation de la Côte d’Ivoire et fait des propositions de nature à rétablir la confiance et à sortir de la crise. Les délégations ont fait preuve de hauteur de vue pour permettre à la Table Ronde de rapprocher les positions et d’aboutir au consensus suivant dont tous les éléments -principes et annexes- ont valeur égale :

 

2) La Table Ronde se félicite de la cessation des hostilités rendue possible et garantie par le deploiement des forces de la CEDEAO, soutenu par les forces françaises et elle en exige le strict respect. Elle appelle toutes les parties à faire immédiatement cesser toute exaction et consacrer la paix. Elle demande la libération immédiate de tous les prisonniers politiques.

 

3) La Table Ronde réaffirme la nécessité de préserver l’intégrité territoriale de la Côte d’Ivoire, le respect de ses institutions et de restaurer l’autorité de l’Etat. Elle rappelle son attachement au principe de l’accession au pouvoir et de son exercice de façon démocratique. Elle convient à cet effet des dispositions suivantes :

 

a- Un gouvernement de réconciliation nationale sera mis en place dès après la clôture de la Conférence de Paris pour assurer le retour à la paix et à la stabilité. Il sera chargé du renforcement de l’indépendance de la justice, de la restauration de l’administration et des services publics, et du redressement du pays. Il appliquera le programme de la Table Ronde qui figure en annexe et qui comporte notamment des dispositions dans les domaines constitutionnel, législatif et réglementaire.

 

b- - Il préparera les échéances électorales aux fins d’avoir des élections crédibles et transparentes et en fixera les dates.

 

c- Le gouvernement de réconciliation nationale sera dirigé par un Premier ministre de consensus qui restera en place jusqu’à la prochaine élection présidentielle à laquelle il ne pourra se présenter.

 

d- Ce gouvernement sera composé de représentants désignés par chacune des délégations ivoiriennes ayant participé à la Table Ronde. L’attribution des ministères sera faite de manière équilibrée entre les parties pendant toute la durée du gouvernement.

 

e- Il disposera, pour l’accomplissement de sa mission, des prérogatives de l’exécutif en application des délégations prévues par la Constitution. Les partis politiques représentés à l’Assemblée Nationale et qui ont participé à la Table Ronde s’engagent à garantir le soutien de leurs députés à la mise en oeuvre du programme gouvernemental.

 

f- Le gouvernement de réconciliation nationale s’attachera dès sa prise de fonctions à refonder une armée attachée aux valeurs d’intégrité et de moralité républicaine. Il procédera à la restructuration des forces de défense et de sécurité et pourra bénéficier, à cet effet, de l’avis de conseillers extérieurs et en particulier de l’assistance offerte par la France.

 

g- Afin de contribuer à rétablir la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national, le gouvernement de réconciliation nationale organisera le regroupement des forces en présence puis leur désarmement. Il s’assurera qu’aucun mercenaire ne séjourne plus sur le territoire national.

 

e- Le gouvernement de réconciliation nationale recherchera le concours de la CEDEAO, de la France et des Nations unies pour convenir de la garantie de ces opérations par leurs propres forces.

 

f- Le gouvernement de réconciliation nationale prendra les mesures nécessaires pour la libération et l’amnistie de tous les militaires détenus pour atteinte à la sûreté de l’Etat et fera bénéficier de la même mesure les soldats exilés.

 

4) La Table Ronde décide de la mise en place d’un comité de suivi de l’application des accords de Paris sur la Côte d’Ivoire chargé d’assurer le respect des engagements pris. Ce comité saisira les instances nationales, régionales et internationales de tous les cas d’obstruction ou de défaillance dans la mise en œuvre des accords afin que les mesures de redressement appropriées soient prises.

 

La Table Ronde recommande à la Conférence de Chefs d’Etat que le comité de suivi soit établi à Abidjan et composé des représentants des pays et des organisations appelés à garantir l’exécution des accords de Paris, notamment *le représentant de l’Union européenne,

*le représentant de la Commission de l’Union africaine *le représentant du secrétariat exécutif de la CEDEAO, *le représentant spécial du Secrétaire Général qui coordonnera les organes de la famille des Nations unies, *le représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie, *les représentants du FMI et de la Banque mondiale *un représentant des pays du G8 *le représentant de la France

 

5) La Table Ronde invite le gouvernement français, la CEDEAO et la communauté internationale à veiller à la sécurité des personnalités ayant participé à ses travaux et si nécessaire à celle des membres du gouvernement de réconciliation nationale tant que ce dernier ne sera pas à même d’assurer pleinement cette mission.

 

6) La Table Ronde rend hommage à la médiation exercée par la CEDEAO et aux efforts de l’Union Africaine et de l’ONU, et remercie la France pour son rôle dans l’organisation de cette réunion et l’aboutissement du présent consensus.

 

A Linas-Marcoussis, le 24 janvier 2003

 

Pour le FPI : Pascal AFFI N’GUESSAN

 

Pour le MFA : Innocent KOBENA ANAKY

 

Pour le MJP : Gaspard DELI

 

Pour le MPCI : Guillaume SORO

 

Pour le MPIGO : Félix DOH

 

Pour le PCI-RDA : Henri KONAN BEDIE

 

Pour le PIT : Francis WODIE

 

Pour le RDR : Alassane Dramane OUATTARA

 

Pour l’UDCY: Théodore MELEG

 

Pour l’UDPCI: Paul AKO Le président : s

 

 

ANNEXE

 

Programme du gouvernement de réconciliation

 

I- Nationalité, identité, condition des étrangers

 

1) La Table Ronde estime que la loi 61-415 du 14 décembre 1961 portant code de la nationalité ivoirienne modifiée par la loi 72-852 du 21 décembre 1972, fondée sur une complémentarité entre le droit du sang et le droit du sol, et qui comporte des dispositions ouvertes en matière de naturalisation par un acte des pouvoirs publics, constitue un texte libéral et bien rédigé.

 

La Table Ronde considère en revanche que l’application de la loi soulève de nombreuses difficultés, soit du fait de l’ignorance des populations, soit du fait de pratiques administratives et des forces de l’ordre et de sécurité contraires au droit et au respect des personnes.

 

La Table Ronde a constaté une difficulté juridique certaine à appliquer les articles 6 et 7 du code de la nationalité. Cette difficulté est aggravée par le fait que, dans la pratique, le certificat de nationalité n’est valable que pendant 3 mois et que, l’impétrant doit chaque fois faire la preuve de sa nationalité en produisant certaines pièces. Toutefois, le code a été appliqué jusqu’à maintenant.

 

En conséquence, le gouvernement de réconciliation nationale :

 

· a. relancera immédiatement les procédures de naturalisation existantes en recourant à une meilleure information et le cas échéant à des projets de coopération mis en oeuvre avec le soutien des partenaires de développement internationaux;

 

· b. déposera, à titre exceptionnel, dans le délai de six mois un projet de loi de naturalisation visant à régler de façon simple et accessible des situations aujourd’hui bloquées et renvoyées au droit commun (notamment cas des anciens bénéficiaires des articles 17 à 23 de la loi 61-415 abrogés par la loi 72-852, et des personnes résidant en Côte d’Ivoire avant le 7 août 1960 et n’ayant pas exercé leur droit d’option dans les délais prescrits), et à compléter le texte existant par l’intégration à l’article 12 nouveau des hommes étrangers mariés à des Ivoiriennes.

 

2) Pour faire face à l’incertitude et à la lenteur des processus d’identification ainsi qu’aux dérives auxquelles les contrôles de sécurité peuvent donner lieu, le gouvernement de réconciliation nationale développera de nouvelles actions en matière d’état civil et d’identification, notamment:

 

· a. La suspension du processus d’identification en cours en attendant la prise des décrets d’application de la loi et la mise en place, dans les meilleurs délais, d’une commission nationale d’identification dirigée par un magistrat et composée des représentants des partis politiques chargés de superviser et de contrôler l’Office national d’identification.

 

· b. La stricte conformité de la loi sur l’identification au code de la nationalité en ce qui concerne la preuve de la nationalité.

 

3) La Table Ronde, en constatant que le grand nombre d’étrangers présents en Côte d’ivoire a largement contribué à la richesse nationale et aidé à conférer à la Côte d’ivoire une place et une responsabilité particulières dans la sous-région, ce qui a bénéficié également aux pays dont sont ces étrangers originaires, considère que les tracasseries administratives et des forces de l’ordre et de sécurité souvent contraires au droit et au respect des personnes dont les étrangers sont notamment victimes peuvent provenir du dévoiement des dispositions d’identification.

 

* a. Le gouvernement de réconciliation nationale devra donc supprimer immédiatement les cartes de séjour prévues à l’article 8 alinéa 2 de la loi 2002-03 du 3 janvier 2002 pour les étrangers originaires de la CEDEAO et .fondera le nécessaire contrôle de l’immigration sur des moyens d’identification non susceptibles de détournement.

 

* b. De plus, le gouvernement de réconciliation nationale étudiera toute disposition législative et réglementaire tendant à améliorer la condition des étrangers et la protection de leurs biens et de leurs personnes.

 

* c. La Table Ronde demande par ailleurs à tous les Etats membres de la CEDEAO de ratifier dans les meilleurs délais les protocoles existant relatifs à la libre circulation des personnes et des biens, de pratiquer une coopération renforcée dans la maîtrise des flux migratoires, de respecter les droits fondamentaux des immigrants et de diversifier les pôles de développement. Ces actions pourront être mises en oeuvre avec le soutien des partenaires de développement internationaux.

 

 

II- Régime électoral

 

1) La Table Ronde estime que la loi 2000-514 du 1er août 2000 portant Code électoral ne soulève pas de difficultés et s’inscrit dans le cadre d’un processus d’amélioration des textes et que la loi 2001-634 du 9 janvier 2001 portant création de la Commission Electorale Indépendante constitue un progrès significatif pour l’organisation d’élections transparentes.

 

2) Le gouvernement de réconciliation nationale:

 

* a. assurera l’impartialité des mesures d’identification et d’établissement des fichiers électoraux;

 

* b. proposera plusieurs amendements à la loi 2001-634 dans le sens d’une meilleure représentation des parties prenantes à la Table Ronde au sein de la commission centrale de la Commission Electorale Indépendante, y compris au sein du bureau;

 

* c. déposera dans un délai de 6 mois un projet de loi relatif au statut de l’opposition et au financement public des partis politiques et des campagnes électorales

 

* d. déposera dans le délai d’un an un projet de loi en matière d’enrichissement illicite et organisera de manière effective le contrôle des déclarations de patrimoine des personnalités élues;

 

* e. prendra toute mesure permettant d’assurer l’indépendance de la justice et l’impartialité des médias, tant en matière de contentieux électoral que de propagande électorale.

 

III- Eligibilité à la Présidence de la République

 

1) La Table Ronde considère que l’article 35 de la Constitution relatif à l’élection du Président de la République doit éviter de se référer à des concepts dépourvus de valeur juridique ou relevant de textes législatifs. Le gouvernement de réconciliation nationale proposera donc que les conditions d’éligibilité du Président de la République soient ainsi fixées

 

Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n ‘est rééligible qu une fois.

 

Le candidat doit jouir de ses droits civils et politiques et être âgé de trente-cinq ans au moins. Il doit être exclusivement de nationalité ivoirienne né de père ou de mère Ivoirien d’origine.

 

2) Le Code de la nationalité sera amendé par l’adjonction aux conditions de perte de la nationalité ivoirienne édictées par son article 53, des mots suivants : exerçant des fonctions électives ou gouvernementales dans un pays étranger.

 

3) Le Président de la République rendra public chaque année son bulletin de santé.

 

 

 

IV- Régime foncier

 

1) La Table Ronde estime que la loi 98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine foncier rural votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale constitue un texte de référence dans un domaine juridiquement délicat et économiquement crucial.

 

2) Cependant, le gouvernement de réconciliation nationale:

 

* a. accompagnera la mise en oeuvre progressive de ce texte d’une campagne d’explication auprès des populations rurales de manière à aller effectivement dans le sens d’une véritable sécurisation foncière.

 

* b. proposera un amendement dans le sens d’une meilleure protection des droits acquis les dispositions de l’article 26 de la loi relative aux héritiers des propriétaires de terre détenteurs de droits antérieurs à la promulgation de la loi mais ne remplissant pas les conditions d’accès à la propriété fixées par son article 1.

 

V- Médias

 

1) La Table Ronde condamne les incitations à la haine et à la xénophobie qui ont été propagées par certains médias.

 

2) Le gouvernement de réconciliation nationale reprendra dans le délai d’un an l’économie générale du régime de la presse de manière à renforcer le rôle des autorités de régulation, à garantir la neutralité et l’impartialité du service public et à favoriser l’indépendance financière des médias. Ces mesures pourront bénéficier du soutien des partenaires de développement internationaux.

 

3) Le gouvernement de réconciliation nationale rétablira immédiatement la libre émission des médias radiophoniques et télévisés internationaux.

 

VI- Droits et libertés de la Personne humaine

 

1) Le gouvernement de réconciliation nationale créera immédiatement une Commission nationale des droits de l’homme qui veillera à la protection des droits et libertés en Côte d’Ivoire. La Commission sera composée des délégués de toutes les parties et présidée par une personnalité acceptée par tous.

 

2) Le gouvernement de réconciliation nationale demandera la création d’une commission internationale qui diligentera des enquêtes et établira les faits sur toute l’étendue du territoire national afin de recenser les cas de violation graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire depuis le 19 septembre 2002.

 

3) Sur le rapport de la Commission internationale d’enquête, le gouvernement de réconciliation nationale déterminera ce qui doit être porté devant la justice pour faire cesser l’impunité. Condamnant particulièrement les actions des escadrons de la mort et de leurs commanditaires ainsi que les auteurs d’exécutions sommaires sur l’ensemble du territoire, la Table Ronde estime que les auteurs et complices de ces activités devront être traduits devant la justice pénale internationale.

 

4) Le gouvernement de réconciliation nationale s’engagera à faciliter les opérations

humanitaires en faveur des toutes les victimes du conflit sur l’ensemble du territoire national. Sur la base du rapport de la Commission nationale des droits de l’homme, il prendra des mesures d’indemnisation et de réhabilitation des victimes.

 

VII - Regroupement, Désarmement, Démobilisation

 

1) Dès sa prise de fonctions, le gouvernement de réconciliation nationale entreprendra le processus de regroupement concomitant des forces en présence sous le contrôle des forces de la CEDEAO et des forces françaises.

 

2) Dans une seconde phase il déterminera les mesures de désarmement et de démobilisation, qui seront également menées sous le contrôle des forces de la CEDEAO et des forces françaises.

 

3) L’ensemble des recrues enrôlées depuis le 19 septembre seront immédiatement démobilisées.

 

4) Le gouvernement de réconciliation nationale assurera la réinsertion sociale des militaires de toutes origines avec l’appui de programmes de type Désarmement Démobilisation Rapatriement Réinstallation Réinsertion (DDRRR) susceptibles d’être mis en oeuvre avec l’appui des partenaires de développement internationaux.

 

5) Le gouvernement de réconciliation nationale prendra les mesures nécessaires pour la libération et l’amnistie de tous les militaires détenus pour atteinte à la sûreté de l’Etat et fera bénéficier de la même mesure les soldats exilés. La loi d’amnistie n’exonérera en aucun cas les auteurs d’infractions économiques graves et de violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

 

6) Le gouvernement de réconciliation nationale procèdera à un audit de ses forces armées et devra déterminer dans un contexte économique difficile le niveau des sacrifices qu’il pourra consentir pour assurer ses obligations en matière de défense nationale. Il réalisera sur ces bases la restructuration des forces armées et demandera à cette fin des aides extérieures.

 

VIII- Redressement économique et nécessité de la cohésion sociale

 

1) Le gouvernement de réconciliation nationale rétablira la libre circulation des personnes et des biens sur tout le territoire national et facilitera la reprise des activités scolaires, administratives, économiques et sociales.

 

2) Il préparera dans un bref délai un plan de reconstruction et de développement des infrastructures et de relance de l’économie nationale, et de renforcement de la cohésion sociale.

 

3) La Table Ronde recommande aux institutions internationales et aux partenaires de développement internationaux d’apporter leur concours au processus de redressement de la Côte d’Ivoire.

 

 

 

IX- Mise en œuvre

 

Le gouvernement de réconciliation nationale veillera à ce que les réformes constitutionnelles, législatives et réglementaires que nécessitent les décisions qu’il sera appelé à prendre interviennent dans les meilleurs délais.

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