Le Président de la République, Alassane Ouattara sera investi aujourd’hui, samedi 21 mai 2011. Une investiture qui ne peut se célébrer sans la reconnaissance de l’intégrité et la probité morales d’une structure et d’un homme : la Commission électorale indépendante (CEI) et son Président Youssouf Bakayoko.
Après 16 années de combat politique et de reconnaissance sociale, le Président du Rassemblement des républicains (RDR), soutenu par le PDCI-RDA d’Aimé Henri Konan Bédié, le MFA d’Anaky Kobena et l’UDPCI de Mabri Toikeusse, est parvenu à prendre le pouvoir de la façon la plus démocratique. A l’issue d’un scrutin suivi à la loupe par la communauté nationale et internationale, l’ancien Directeur Général Adjoint du Fonds Monétaire International est arrivé en tête avec 54,10% des suffrages exprimés par les Ivoiriens. Si cette victoire de Ouattara est le couronnement d’âpres années de travail, parfois sanctionnées par l’assassinat massif de ses militants, les viols perpétrés sur les femmes de son parti et souvent même par des attitudes inhumaines - comme la tombe de sa mère profanée et le corps exhumé par des anti-Ouattara, il convient de signaler que cette victoire n’en serait véritablement pas une, si certains acteurs techniques n’avaient pas joué franc jeu ou n’avaient pas fait montre d’une probité et d’une intégrité morales exemplaires. Parmi ces acteurs, il faut citer la Commission Electorale Indépendante et son Président Youssouf Bakayoko. Arrivé à la tête de l’institution électorale au lendemain de la vrai fausse affaire des 429 000 personnes intégrées dans le fichier électoral, ce haut diplomate de carrière et fonctionnaire hors hiérarchie de la Côte d’Ivoire a su créer la confiance entre les Commissaires de la CEI. Par moment même, devant de profondes divergences sur certaines questions, Youssouf Bakayoko a su user de tacts dont il connait seul le secret pour colmater les brèches. Il voulait arriver à la tenue d’une élection présidentielle transparente, démocratique répondant aux standards internationaux. Ce qui était le leitmotiv du successeur de Robert Beugré Mambé. Et c’est ce qui a été fait lors du premier tour avec un fort taux de participation de la population à ce scrutin. Quant au second tour, les ivoiriens se souviennent encore comme si c’était hier des folles pressions, intimidations et autres menaces qui pesaient sur la vie du Président de la Commission Electorale Indépendante. Mais l’homme est resté serein, intègre et courageux jusqu’au bout. Il a proclamé, malgré tout et au risque de perdre sa vie, la vérité des urnes qui exprimait la volonté du peuple ivoirien. Un courage remarquable qui est à saluer, au cours de cette investiture. C’est pourquoi, l’exemple qu’a donné Youssouf Bakayoko aux ivoiriens et au monde entier doit être cité, salué et vulgarisé. Car c’est à ce prix que la nouvelle Côte d’Ivoire dont rêve le Président de la République pourra se reconstruire avec à sa tête des hommes de bonne moralité et de probité exemplaire. Bakayoko, son équipe technique et son personnel administratif méritent donc cette reconnaissance de la nation pour avoir accepté de dire haut et fort, en dépit des menaces de mort, la vérité sur le contenu exact des urnes. Un exemple de courage à inculquer à la nouvelle génération.
GUY TRESSIA